"Fake News" en Autriche : Strache à l'amende

"Fake News" en Autriche : Strache à l'amende
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Par Vincent Coste
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Le Vice-chancelier populiste a été condamné à 10 000 € d'amende pour avoir accusé un journaliste de la télévision publique de proférer des "Fake News".

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Deux semaines après avoir porté plainte, Armin Wolf et la télévision publique autrichienne ont gagné leur procès contre Heinz-Christian Strache. Le Vice-chancelier populiste et chef du parti d'extrême droite FPÖ devra verser 10 000 euros au journaliste de l'ORF. De plus, la justice a ordonné à Heinz-Christian Strache de présenter ses excuses dans un texte publié dans la presse.

Le Vice-chancelier s’est exécuté et un encart est bien présent en page 3 de l’édition de ce 13 Mars du Kronen Zeitung, le journal le plus lu d'Autriche. 

Le 13 mars dernier, dans un message posté sur ma page Facebook, j’avais fait ce commentaire : "Il y a des endroits où les mensonges et les Fake News deviennent des informations, ces endroits sont l'ORF et le compte Facebook d’Armin Wolf". Cette allégation était fausse et je présente mes excuses à Armin Wolf et à l’ensemble du personnel de l'ORF pour cette déclaration inexacte. Je tiens à affirmer que je considère qu’Armin Wolf est un journaliste très professionnel et très correct. A nouveau, je réaffirme que mes propos postés sur ma page Facebook étaient faux. Heinz-Christian Strache Vice-chancelier et président du FPÖ

Armin Wolf a indiqué dans que les 10 000€ seront versésau centre de documentation de la résistance autrichienne (DÖW), chargé, entre autres, de la veille sur l'extrême droite dans le pays.

Le commentaire posté sur Facebook par Heinz-Christian Strache avait suscité de très vives réactions. La sortie du Vice-chancelier contre l’ORF et son journaliste avait ainsi été condamnée par le président autrichien Alexander Van der Bellen. 

Pour autant, Heinz-Christian Strache et son parti ne semblent pas prêts de mettre fin à leur attaque contre l'ORF. En effet, le FPÖ s'est lancé de longue date dans une campagne pour tenter de réformer la télévision publique, coupable selon le parti, d'être "trop à gauche" et de "manipuler l'information". Et en ligne de mire, la volonté affichée de supprimer ou de faire baisser drastiquement le financement public perçu via la redevance.  

Une campagne pratiquement similaire a eu lieu en Suisse. En effet, l'UDC, un parti au positionnement proche de celui de Heinz-Christian Strache, avait donné tout son crédit à une initiative populaire visant à abolir la redevance pour financer le service audiovisuel public helvète. Le résultat de cette votation a été sans appel. Le 4 mars dernier, tous les cantons s'étaient prononcés, très majoritairement, pour le maintien du financement public.    

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