(Video) Il vit isolé depuis 22 ans en Amazonie

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Par Cyril Fourneris
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"L'Indien du trou", comme le surnomment les Brésiliens, est le dernier survivant de sa tribu, attaquée en 1995.

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Des images d’un homme qui vit seul depuis 22 ans dans la forêt amazonienne ont été diffusées par la Funai (Fondation nationale de l'Indien), organisme brésilien de défense des communautés indigènes. On voit l'individu solitaire couper un arbre à l'aide d'une machette.

Depuis 1996, la Funai observe avec distance cet anonyme qui aurait une cinquantaine d’années, au cœur de la réserve indigène de Tanaru, dans l’Etat brésilien de Rondônia, près de la Bolivie.

Dernier survivant d'une tribu

L’homme est décrit comme étant le seul survivant d'une tribu indigène qui a été attaquée par des paysans à la fin de l'année 1995. Ces derniers ont massacré les membres de sa petite communauté, qu’on estime constituée à l'époque de six personnes. Les assassins n’ont jamais été punis.

L’organisme rappelle que "La colonisation désordonnée, la construction de fermes et l'exploitation illégale du bois de Rondônia ont provoqué des attaques répétées contre les peuples indigènes isolés qui y vivaient jusque-là, et conduit à leur expulsion ou leur mort".

Surveillé de loin

Depuis qu'elle l'a repéré en 1996, grâce à des témoignages d'habitants, la Funai a tenté d’entrer en contact avec l’homme à plusieurs reprises. Mais ce dernier à refusé l'échange.

La Funai a respecté son choix et cessé de le solliciter. Parfois, ses accompagnateurs laissent traîner des outils utiles à sa survie dans les endroits qu'il fréquente.

Acervo/Funai

Ces dix dernières années, la Funai assure avoir réalisé 57 incursions de monitorage dans les territoires qu'il occupe. Elle a documenté 48 habitations utilisées par l’indigène. Au fil des années, l'organise est parvenu à capturer de nombreuses images de cet homme solitaire.

"Nous avons toujours plus ou moins dans quelle partie du territoire il se trouve. Nous le surveillons de loin", explique Altair Algayer, coordinateur du FPE (Fronts de protection ethno-environnemental) Guaporé.

"L’Indien du trou"

Depuis 2012, les accompagnateurs de l'homme ont observé que ce dernier avait des plantations de maïs, de pommes de terre, de banane et de papaye. Il se nourrit également de chasse.

Les Brésiliens le surnomment "l’Indien du trou", car il creuse des cavités dans la terre qu'il remplit de pics de bois pour piéger ses proies. Il chasse également les cochons sauvages, les oiseaux et les singes à l'aide de son arc.

D'après la Funai , il est en bonne santé, notamment grâce à l'activité physique qu'il effectue.

Acervo/Funai

Ce qui surprend le plus ses accompagnateurs, c’est son "envie de vivre”. Pour Altair Algayer, "Cet anonyme qui a tout perdu, son peuple et une série de pratiques culturelles, prouve que même seul dans les bois, il est possible de survivre et de résister à toute alliance avec la société majoritaire. Je pense qu'il vit bien mieux que s'il avait établi un contact".

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