L'ONU charge les généraux birmans : "génocide" contre les Rohingyas

Musulmans rohingyas demandent justice à l'ONU en Birmanie.
Musulmans rohingyas demandent justice à l'ONU en Birmanie.
Par Joël Chatreau
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"Génocide", "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre" : ce sont les très lourds chefs d'accusation que l'ONU réclame contre six hauts gradés de l'armée birmane, estimant qu'ils ont organisé une répression sanglante contre le peuple musulman des Rohingyas.

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L'ONU ne mâche plus ses mots. L'Organisation des Nations unies réclame que le commandant en chef de l'armée birmane, Min Aung Hlaing, ainsi que cinq autres hauts gradés, soient poursuivis pour "génocide" à l'encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, notamment dans l'Etat Rakhine. "Ils doivent faire l'objet d'enquêtes et de poursuites, ajoutent les enquêteurs, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans les Etats Rakhine, Kachin et Shan".

Ce week-end, le peuple apatride persécuté dans le pays où il s'était établi en masse, la Birmanie, a marqué d'un "jour noir" le premier anniversaire de son exode sans précédent. En effet, à partir du 25 août 2017, au moins 700 000 hommes, femmes et enfants rohingyas, avaient été jetés sur les routes, réprimés dans une violence meurtrière et chassés par les soldats birmans. Depuis, ils s'entassent dans d'immenses camps de réfugiés au Bangladesh; près d'un million de personnes y seraient rassemblées.

"Les autorités civiles ont contribué (...) aux crimes atroces"

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi n'est pas épargnée par la mission de l'ONU. Les enquêteurs estiment dans leur rapport publié ce lundi qu'elle "n'a pas utilisé sa position de facto de chef du gouvernement, ni son autorité morale, pour contrer ou empêcher le déroulement des événements dans l'Etat Rakhine". "De par leurs actes et leurs omissions, les autorités civiles ont contribué à la commission de crimes atroces", écrivent-ils.

Le Conseil de sécurité a maintes fois exhorté le pouvoir birman à stopper ses opérations militaires contre les Rohingyas et à faire revenir les réfugiés sur son territoire en toute sécurité. Mais la Chine, qui soutient la Birmanie, met des bâtons dans les roues onusiennes. La mission d'enquête recommande désormais de faire appel à la Cour pénale internationale pour juger les accusés.

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