Le référendum en question à Ouvéa

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Par Euronews
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La Nouvelle-Calédonie choisit dimanche la France ou l'indépendance. A Ouvéa, traumatisée par les événements sanglants d'il y a trente ans, ce scrutin a caractère de symbole. Faut-il tourner la page ? Les habitants sont partagés.

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On l'a surnomme l'île la plus proche du paradis. Pourtant il y a 30 ans, Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie est devenu tristement célèbre.

Le 22 avril un commando indépendantiste attaque la gendarmerie de l'île : bilan quatre gendarmes tués et 27 autres pris en otages. Le 5 mai, entre les deux tours de l'élection présidentielle, après deux ans de cohabitation entre le président socialiste François Mitterrand et le Premier ministre de droite Jacques Chirac, un assaut de l'armée dans la grotte d'Ouvéa libère les otages, mais 19 Kanak et deux militaires sont tués. Certains parlent "d'exécution sommaire" des preneurs d'otages.

A quelques jours du référendum sur l'indépendance de l'île, les 3400 habitants d'Ouvéa sont divisés. Dans le nord de l'île, un collectif d'habitants appelle au boycott du scrutin.

"Ceux qui sont partis, qui sont morts, qui ont sacrifié leur vie, ils n’ont pas sacrifié leur vie pour le peuple calédonien, ils ont sacrifié leur vie pour l’indépendance du peuple kanak socialiste, pour le peuple kanak, et pas le peuple calédonien" souligne Macky Wéa.  Il est le frère de Djubelly Wéa, opposé aux accords de Matignon de 1988, qui avait assassiné le 4 mai 1989 les deux leaders kanak, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, avant d'être abattu par un garde du corps.

Il déplore, comme le Parti travailliste auquel il appartient, qu'en 30 ans, les Kanak soient devenus "minoritaires chez eux. On ne veut pas devenir une communauté comme la communauté vietnamienne ou wallisienne, tahitienne. Le fait de glisser un bulletin dans l'urne c'est comme si tu acceptes la mort du peuple kanak".

Marc Gnipate, retraité de 62 ans, estime que le boycott "n'est pas la bonne réponse". "Les 19 morts d'Ouvéa, cela reste une blessure dit-il , on ne peut pas les oublier", mais "cela a ouvert le processus des accords" de Matignon, qui ont conduit au référendum : "Il y a beaucoup de gens qui veulent bien tourner la page puisqu’on est arrivés à un moment où il va y avoir un changement. Parce que maintenant si on va aux élections du référendum, c’est quand même pour changer quelque chose."

"Il faut passer, il faut avancer, il faut pas rester bloqué sur les événements, pour moi, personnellement il faut avancer, c’est pour nous, pour nos enfants, pour notre avenir" indique Marguerite Kalepe, employée d’Air Calédonie, elle vécu les violences de 1988.

Tourner la page ou boycotter le scrutin. Selon les derniers sondages, le non à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie obtiendrait plus de 60% des voix.

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