La Nouvelle-Calédonie française, jusqu'à quand ?

La Nouvelle-Calédonie française, jusqu'à quand ?
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Par Sandrine DelormeAFP
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Le Premier ministre français Edouard Philippe sur place pour entendre tous les courants politiques du Congrès de Nouvelle-Calédonie après le non au référendum. Les indépendantistes se lancent dans la campagne pour la tenue d'un second scrutin.

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La Nouvelle-Calédonie a choisi de rester dans le giron français, du moins jusqu'au prochain référendum d'indépendance. Après la satisfaction affichée du président Emmanuel Macron, le Premier ministre français Edouard Philippe s'est rendu à Nouméa pour poursuive le dialogue engagé depuis 30 ans, depuis la quasi guerre civile des années 80 entre indépendantistes kanak et droite loyaliste. Il a rencontré les représentants de chacun des groupes siégeant au Congrès de la Nouvelle-Calédonie et envisage une réunion avec l'ensemble des partis politiques d'ici la fin de l'année. 

Fort des plus de 43 % de oui, le FLNKS, le front de libération nationale kanak et socialiste, entend bien poursuivre le processus des accords de Matignon et Nouméa :

"Le travail continue parce que s’ouvre la deuxième période, la période du deuxième référendum qui se profile à l’horizon et nous en avons parlé avec le Premier ministre parce que nous sommes persuadés, au vu de ces résultats, que le projet politique porté par le FLNKS devient quelque chose de possible, c’est une alternative puisque de nombreux non-Kanak ont voté oui à ce référendum", a expliqué Rock Wamytan du FLNKS à la presse.

L'Etat français est appelé à prendre l'initiative par le parti néo-calédonien le plus important Calédonie ensemble. Le parti non-indépendantiste est apparemment contre la tenue d'un nouveau référendum en 2020 :

"Il y a 18 000 voix d'écart quand même, donc un référendum en 2020 c'est pas non plus la multiplication des pains. Donc je crois qu'on doit ensemble réfléchir pour voir si on peut éviter de s’infliger cette nouvelle période de campagne électorale, de tensions éventuelles, parce que pendant plusieurs années notre pays, il risque de rester en stand-by", a expliquéPhilippe Gomès du parti Calédonie ensemble.

La marge des anti-indépendantistes néo-calédoniens plus faible qu'espérée par le camp du non va permettre aux indépendantistes de peser dans les négociations à venir au niveau local et national.

Que dit l'accord de Nouméa en cas de non ?

Selon l'accord de 1998, deux autres référendums sont envisageables dans les quatre ans en cas de victoire du non.

Une fois le congrès de Nouvelle-Calédonie renouvelé en mai 2019, si un tiers des membres du nouveau congrès le demande, un deuxième référendum portant sur la même question (à savoir : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?") sera organisé dans les dix-huit mois qui suivent cette demande.

En cas de nouvelle victoire du "non", le deuxième référendum pourra être suivi d'un troisième référendum, là encore dans les deux ans à venir. 

L'histoire est donc loin d'être finie.

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