Entretien : "Les gilets jaunes vont poursuivre la mobilisation"

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Par Fleur Martinsse
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A la veille de l'Acte V du mouvement des "gilets jaunes", nous avons rencontré l'un des représentants qui appelle à poursuivre les manifestations.

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A la veille d'un Acte V de la mobilisation des "gilets jaunes" en France, nous avons rencontré Hayk Shahinyan, membre fondateur de l'association "Gilets jaunes le mouvement".

Malgré les annonces d'Emmanuel Macron et la menace terroriste, de nombreux représentants du mouvement appellent à descendre dans les rues. Pour eux, l'attentat de Strasbourg ne doit pas être instrumentalisé pour empêcher la poursuite de la mobilisation.

Euronews : Le gouvernement français a appelé à ne pas manifester ce weekend par mesure de précaution, quelle est votre réaction ?

Hayk Shahinyan : L'ensemble des "gilets jaunes" de toute la France vont de toute façon manifester samedi, on va continuer la mobilisation. Nous avons présenté, au nom de notre mouvement, les condoléances aux familles des victimes de Strasbourg. Cependant, nous sommes vraiment choqués par la manière dont le gouvernement se sert de cet événement tragique, justement pour arrêter la mobilisation. Pour nous, c'est quasiment de la manipulation en fait.

Il y a des décisions qui sont prises au nom du peuple français, que le peuple français subit, notamment sur son propre territoire par des morts. Justement, le fait que le peuple reprenne un peu en main la gestion du pays fait partie des raisons pour lesquelles il faut continuer la mobilisation.

Le président français a annoncé en début de semaine un certain nombre de mesures : hausse du SMIC, suppression de la CSG pour une partie des retraites,... Est-ce que ces mesures sont suffisantes selon vous ?

C'est très insuffisant pour nous, il y a aussi l'approche qui nous dérange. On a l'impression qu'on nous offre des cadeaux, comme si l'Etat offre un cadeau à la population, mais cet argent, c'est l'argent de nous tous, l'argent du contribuable. Nous souhaitons continuer la mobilisation pour une raison très simple : nous nous opposons à la manière dont l'argent public est dépensé, les décisions qui sont prises. Nous pensons qu'il y a des milliards et des centaines de milliards à trouver et d'importantes économies à faire, simplement en taxant là où il faut taxer et arrêter de culpabiliser les petits contribuables.

Vous avez pour objectif de présenter une liste pour les prochaines élections européennes, dans quelles mesures ce projet est déjà concret aujourd'hui ?

Notre association est en train de se structurer, nous avons déjà près de 14 000 adhérents donc nous sommes en train de conclure tout cela. Nous souhaitons participer aux élections européennes pour plusieurs raisons, notamment celle de ne pas laisser aux partis traditionnels le fait de faire leur théâtre habituel. Et boycotter les élections n'apportera rien du tout. On souhaite montrer que c'est possible de faire quelque chose d'exemplaire, à savoir que les élus européens des "gilets jaunes" ne vont pas voter au Parlement européen ce qui les intéresse, mais l'ensemble des citoyens va voter sur une plateforme et les représentants du peuple voteront ce que le peuple a décidé.

Comment financer un tel engagement et une telle campagne politique ?

On sait que cela va coûter beaucoup d'argent. C'est l'impression des bulletins de vote qui prend le plus gros budget. On va le faire, on va le faire ! On va trouver des fonds, faire des appels à donations. Je suis assez confiant car quand on voit aujourd'hui les milliers et les milliers de Français qui nous soutiennent, je suis sûr qu'on peut y aller.

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