Coupe d'Europe de rugby: l'Arena s'est installée

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Matches spectaculaires, tribunes garnies, concerts alléchants: un an et demi après son inauguration, l'Arena de Nanterre, la salle du Racing 92 qui accueille dimanche son premier match de phase finale, un quart de finale de Coupe d'Europe face à Toulouse, semble avoir gagné son pari.

. Affluence triplée

On peut encore lui reprocher son côté aseptisé et ironiser comme l'a fait le centre de La Rochelle Pierre Aguillon: "Si j'avais voulu faire du sport en salle, j'aurais fait du handball".

Mais le succès de la salle convertible de La Défense, voulue par le président du Racing 92 Jacky Lorenzetti et inaugurée à l'automne 2017 après quatre ans de travaux, est indéniable après une saison et demie.

D'abord du point de vue de l'affluence: de 6-7.000 spectateurs à Yves-du-Manoir, son antique stade de Colombes, le Racing est passé à 17.000 de moyenne, soit l'une des meilleures du Top 14, dans une enceinte de 30.000 places en configuration rugby.

"On attire beaucoup plus loin que les Hauts-de-Seine et les Yvelines", se félicite Damien Rajot, le directeur général de la société d'exploitation de la salle, filiale d'Ovalto, la holding de Lorenzetti.

L'accessibilité de La Défense, quartier d'affaires parfaitement desservi par les transports en commun, y est pour quelque chose. Le toit aussi, selon le centre Henry Chavancy. "Quand il pleut et qu'on est en plein hiver, tout le monde est content", apprécie le centre.

Rajot, lucide sur le fait d'avoir un public "opportuniste" et "exigeant", tente de fidéliser un public jeune par des animations autour des matches: ainsi des comédiens ont-ils été recrutés pour lui faire peur à Halloween, et l'Arena s'est muée en discothèque après le dernier match contre l'UBB.

. Des essais à la pelle

C'est l'autre grand succès de l'Arena en configuration rugby: des essais à la pelle sur sa pelouse synthétique (softgrass) unique en Top 14. "Nous savons la chance que nous avons de jouer toutes les deux semaines dans ce stade", dit l'Irlandais Donnacha Ryan.

Leone Nakarawa, Finn Russell ou encore Simon Zebo: en deux-trois saisons, les entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers ont transformé une équipe autrefois critiquée pour son jeu d'avants soporifique en formation tournée vers l'attaque. "On a constitué une équipe pour aller dans ce sens-là", reconnaît Labit.

Le résultat est spectaculaire. "C'est l'enceinte où il y a le plus d'essais dans le championnat de France: 81 contre 65 à Michelin (le stade de Clermont) et 57 à Ernest-Wallon (celui de Toulouse)", souligne Rajot.

Cela ne fait pas forcément les affaires du staff, car cette statistique inclut aussi les essais encaissés. Si le Racing marque énormément, il prend aussi facilement l'eau à l'Arena, où il s'est déjà incliné trois fois cette saison.

. Musique: déjà un beau CV

"C'est une belle salle de spectacle mais pour moi, le rugby ne se joue pas en salle", oppose Jean-Pierre Chivrac, président de Génération Yves-du-Manoir, plus grosse association de supporters du club.

Un parti pris assumé depuis le départ par Lorenzetti, qui a fait fortune dans le BTP et a choisi l'architecte Christian de Portzamparc, spécialiste de l'acoustique, pour son projet à 400 millions d'euros.

Afin d'y accueillir, en plus du rugby, les concerts de pointures mondiales (Rolling Stones, Roger Waters, Paul McCartney, Pink) et d'artistes français en tous genres (Booba, Patrick Bruel, Mylène Farmer) dans une configuration à 40.000 places.

Soit la plus grande de France et d'Europe, bien au-dessus de Paris-Bercy (20.000), sa rivale la plus proche. "La concurrence est au niveau international: des artistes peuvent se poser à Londres et pas à Paris", dit Rajot. "On se positionne comme une salle référence, pas franco-française."

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Le modèle est-il viable? L'Arena, avec 50-60 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, "génère déjà du bénéfice", assure Rajot, même s'il lui manque "trois-quatre événements" pour être complètement rentable. "On y est presque", positive le DG, qui peut aussi s'appuyer sur l'argent généré par les conventions d'entreprise et les partenaires, dont le "namer", Paris La Défense.

La salle remplit ainsi sa mission: assurer un revenu au club, qui peut ainsi "se concentrer sur le sportif", dixit Rajot. Et Lorenzetti n'a plus à mettre la main à la poche chaque année.

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