Émergence : le pari du Sénégal

Émergence : le pari du Sénégal
Par Serge Rombi
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Cette édition de Focus nous présente les résultats engrangés par le Sénégal qui depuis quelques années, se réforme et améliore son climat des affaires.

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Depuis plusieurs années, le Sénégal se réforme, donne un nouvel élan à ses entrepreneurs et améliore son climat des affaires en vue de bâtir une croissance pérenne qui profite au plus grand nombre. Et les résultats sont prometteurs comme l'a constaté notre reporter Serge Rombi.

Notre journaliste s'est rendu sur la zone économique spéciale de Diamniadio à l'extérieur de Dakar : "Cette zone quasi déserte il y a encore cinq ans est en train de devenir une vraie capitale aux portes de la capitale," fait-il remarquer, "avec des logements, des infrastructures administratives, de santé, d’éducation et de loisirs et une plate-forme industrielle internationale particulièrement dynamique."

Investissements d'ampleur

Dans l'usine textile que nous visitons, ce sont plus de 3,5 millions d'euros qui ont été investis. Sur place, 300 personnes ont été recrutées et formées. Et il y aura trois fois plus d'employés d'ici à la fin de l'année.

Ce n'est pas pour rien si l'entreprise chinoise à l'origine de cet investissement a choisi cette zone économique spéciale. Elle bénéficie des nombreux avantages liés - exonérations de taxe et facilités douanières - et elle profite directement de nouvelles infrastructures de transport.

"Nous exportons 80% de notre production," précise Mohamed Hady Sar, directeur des ressources humaines de C&H Garments Senegal. "Donc c'est très important pour nous d'avoir la flexibilité sur les routes, mais aussi sur l'accessibilité du port et de l'aéroport," ajoute-t-il.

Des contrats pour les PME

Le nouveau train express régional qui sera bientôt mis en service impacte déjà l'économie du pays. Nous découvrons une PME sénégalaise qui a décroché un contrat intéressant dans le cadre de la construction de la ligne qui reliera d'abord Dakar à Diamniadio, puis qui se prolongera jusqu'au nouvel aéroport Blaise Diagne.

"Ce contrat a permis de décrocher de nouvelles commandes, d'embaucher beaucoup plus de personnes en créant 120 emplois et de développer les savoir-faire et de nouvelles techniques de fabrication," explique Alioune Fall, PDG de l'entreprise Zenith.

Pour ses formalités administratives, cette PME comme de nombreuses autres entreprises du pays utilise désormais un système dématérialisé de paiement et de déclaration de taxes. Son principal avantage ? "Le temps surtout parce qu'avant, il me fallait une journée pour faire les déclarations et les paiements : maintenant, en cinq minutes, c'est réglé," constate Abdoul Aziz Sakho, comptable de l'entreprise. "Et c'est fiable," renchérit-il, "il n'y a pas de risque d'erreur et moins de coûts pour l'entreprise."

Un nouveau tribunal de commerce

Autre outil clé pour l'amélioration du climat des affaires au Sénégal : le tout nouveau tribunal de commerce de Dakar. Il a été créé il y a un peu plus d'un an et déjà, plus de 4500 affaires y ont été réglées.

Pour Coumba Seye Ndiaye, l'une des avocate d'affaires les plus connues à Dakar, ce tribunal a un effet positif sur l'économie car il permet là aussi de gagner un temps précieux. "Nous n'attendons plus trois mois, un an ou deux ans pour terminer une affaire," dit-elle. "Dans un délai maximum de trois mois, nous avons une décision de justice exécutoire," se félicite-t-elle.

Finaliser les réformes de la législation du travail, du foncier, du financement des PME, réduire encore les coûts de transaction et de production. Le patron de l'Agence de promotion des investissements et des grands travaux APIX le garantit : le pays va continuer de se réformer.

"Faites-nous confiance ! Venez investir au Sénégal qui est un pays qui suit une trajectoire stable, qui a mené des réformes qui nous ont permis de gagner 46 places dans l'indicateur Protection des investisseurs au classement Doing Business," souligne Mountaga Sy.

"Aller plus loin," poursuit-il, "c'est augmenter l'attractivité et la compétitivité de la destination Sénégal et formuler une ambition claire de la création d'un million d'emplois productifs."

"L'Etat du Sénégal respecte parfaitement ses engagements"

Autre signe qui ne trompe pas : le pays ne cesse d'attirer les investisseurs étrangers. Par exemple, un géant indien a mis plus de 400 millions de dollars sur la table pour re-dynamiser les Industries chimiques du Sénégal, entreprise qui était en grande difficulté il y a quelques années. Résultat : la société affiche aujourd'hui d'excellentes performances.

"Aujourd'hui, toutes les conditions sont réunies pour investir au Sénégal," assure Alassane Diallo, PDG des Industries chimiques du Sénégal, "étant entendu qu'il y a une chose tout-à-fait remarquable pour un investisseur étranger notamment, c'est que l'Etat du Sénégal respecte parfaitement les engagements souscrits avec les investisseurs."

Entre 2012 et 2018, la croissance du Sénégal est passée de 4,4 à 6,8% par an. Le pays vise l'émergence pour 2035 et semble effectivement en train de réussir son pari.

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