La contestation d'élus politiques de tous bords et un référendum d'initiative partagée tout juste enclenché font obstacle au projet d'Emmanuel Macron. Selon le "Canard Enchaîné", le président français aurait baissé les bras.
Le projet du gouvernement français de privatiser Aéroports de Paris (ADP) prend du plomb dans l'aile face à l'opposition d'élus politiques de tous bords. Ces derniers misent sur un référendum d'initiative partagée, tout juste enclenché, pour faire annuler cette privatisation.
La fronde d'élus politiques, de droite comme de gauche
Ils défendent le caractère de service public national des aéroports parisiens qui voient transiter chaque année près de 100 millions de passagers.
"Dans tous les grands pays libéraux, les grands aéroports sont restés sous contrôle public", souligne le député Gilles Carrez, du parti Les Républicains (LR). "Il n'y a qu'un seul exemple, c'est Heathrow à Londres. Et aujourd'hui, je peux vous dire que les Anglais regrettent la privatisation d'Heathrow. Prenez un pays comme les Pays-Bas, qui est un pays très libéral, l'aéroport de Schiphol est sous contrôle public, et l’État aux Pays-Bas, pourtant libéral, n'hésite pas à monter au capital de KLM quand on en a besoin."
Référendum : en quête de 4,7 millions de signataires
En mai dernier, 248 Parlementaires, opposés à la privatisation d’Aéroports de Paris, obtenaient le feu vert du Conseil constitutionnel pour lancer un référendum d’initiative partagée. Une première en France. Le vote s'effectue sur le site du ministère de l'Intérieur sur une période de neuf mois. La proposition de loi doit recueillir 4,7 millions de signatures, soit 10 % de l'électorat pour être soumise au Parlement.
Martine soutient le référendum. Comme de nombreux Français, elle se méfie de la privatisation : "Quand on donne au privé, ce n'est plus le bien commun qui leur importe, c'est de faire du profit. On va donc leur donner Aéroports de Paris. Tout d'abord, cela pose des question de sécurité, car c'est l'entrée des voyageurs, les frontières, or la sécurité doit être nationale. Cela pose aussi des questions d'emploi, de stratégie."
Emmanuel Macron a-t-il baissé les bras ?
Face à la contestation, Emmanuel Macron aurait dit-on renoncé à ce projet, qui s'inscrit dans le cadre de son plan de modernisation de l'économie française. Selon l'hebdomadaire satirique ''Le Canard Enchaîné'', le Président aurait affirmé en privé que cette privatisation était devenue impossible, estimant qu'elle ''n'est pas comprise pas l'opinion."
L’État français est actionnaire majoritaire d’Aéroports de Paris (ADP). Une privatisation permettrait au gouvernement de récolter près de 10 milliards d'euros pour financer officiellement des projets d'innovation et éponger la dette de l’État. Autre objectif affiché du gouvernement : améliorer le fonctionnement des infrastructures parisiennes.