Ce pèlerinage annuel est le cinquième pilier de l'islam et commence ce vendredi. Les congolais ne cachent pas leur déception.
Le pélerinage à la Mecque.. immanquable pour un musulman. À faire au moins une fois dans sa vie. Abou Kassam économise depuis deux ans pour s'y rendre, il a réussi à mettre 4500 dollars de côté pour se payer le voyage vers l'Arabie Saoudite. Mais il habite en République Démocratique du Congo, un pays touché par l'épidémie d'Ebola. Le 26 juillet, ce musulman converti a appris qu'il avait interdiction de se rendre dans le pays, restrictions sanitaires obligent.
"Cela me fait très mal de ne pas y aller, parce que j'avais l'intention de faire le pélerinage cette année, déplore l'homme d'affaires congolais. Mais comme Dieu n'a pas voulu que ce soit ainsi, je m'incline à la volonté de l'éternel."
Deuxième épidémie la plus grave de l'Histoire
Depuis que la pandémie s'est à nouveau déclarée, il y a près d'un an, 1700 personnes sont déjà mortes d'Ebola. Il s'agit de la deuxième épidémie la plus grave de l'Histoire. Le 16 juillet, l'OMS déclarait "l'urgence sanitaire internationale"mais recommandait aux états de ne pas empêcher les déplacements - une fermeture des frontières entraîne des comportements qui compliquent un peu plus le travail des organisations humanitaires.
Abou Kassam vit à Goma, l'une des villes les plus touchées par la maladie. À ses yeux. la suspension des visas est une mesure nécessaire mais injuste pour la RDC.
"C'est une mesure bonne, en particulier pour l'Est du pays, reconnaît-il. Mais elle devrait aussi s'appliquer au Rwanda, au Burundi, en Ouganda et au Soudan.Ce sont nos voisins directs et ils sont plus proches de l'épidémie que certains congolais à Kinshasa, à Lubumbashi et même dans la province du Kasai."
Environ 3% de la population congolaise est musulmane, selon le Congo Research Group. Chaque année, près de 2 millions de personnes participent au hajj à La Mecque. Près d'un pélerin sur dix vient d'Afrique subsaharienne.