A l'heure où les dirigeants du G7 doivent évoquer la lute contre les inégalités, reportage dans les banlieues au nord de Paris, reflets des inégalités en France.
"La lutte contre les inégalités", c'est le thème du prochain sommet du G7. Pour en parler, nous faisons escale en France, après la Grèce. Si pour beaucoup, Paris est la capitale du luxe, la réalité est tout autre dès lors qu'on passe le boulevard périphérique.
Nous sommes allés en Seine Saint-Denis, un département où le niveau de vie de la population est bien inférieure à celui des voisins parisiens.
Nous sommes accompagnés par Fouad Ben Ahmed, militant associatif et politique. Il connaît bien ces quartiers pour y avoir vécu depuis sa naissance.
Le département de Seine-St-Denis, souvent appelé par son numéro, "93", est un des plus petits et des plus peuplés de France. D'où une forte densité. De grands ensembles immobiliers datant des années 1960, devenus au fil des ans, comme des ghettos, pour une population se sentant de plus en plus exclue.
Direction Clichy-sous-Bois. C'est là qu'en 2005 avaient éclaté des émeutes qui s'étaient ensuite propagées à d'autres banlieues.
Quatorze ans plus tard, toujours la même désolation.
« Cela ne marche pas, constate Fouad Ben Ahmed, appuyant en vain sur le bouton d'un ascenseur au rez-de-chaussée d'un immeuble_. On a vu une dame qui habite au 10ème étage et qui montait à pied. Quand on n'a plus rien et qu'on n'a même pas accès à son logement ou accès à l'extérieur, c'est catastrophique !_ »
« Les gens disent qu'ici, ils ne vivent pas, ils survivent »
Dans ces cités, les personnes à qui nous avons parlé ont toutes évoqué un sentiment d'inégalité. Ces gens sont en permanence confrontés à des problèmes de logement, d'emploi et de mobilité... Des inégalités ressenties de manière systématique.
Beaucoup dénoncent la manière avec laquelle les médias français parlent des banlieues. Et en dépit de nos demandes répétées, personne n'a accepté de témoigner à notre micro.
Tout ce qu'ils disent, c'est qu'ici, ils ne vivent pas, ils survivent.
Depuis 2005, la France a dépensé des milliards d'euros, directement et indirectement, pour améliorer la vie dans les banlieues.
Mais aux dires de nombreux acteurs sociaux, rien n'a vraiment changé.
Pour aller plus loin
- Rapport 2016 de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV)