Tunisie : une présidentielle casse-tête

Les Tunisiens sont à nouveau appelés aux urnes, ce dimanche, pour choisir leur prochain président.
Le duel de ce second tour se jouera entre l'universitaire Kaïs Saïed, et l'homme d'affaires Nabil Karoui, libéré de prison à seulement quatre jours du scrutin.
Inculpé de fraude fiscale de blanchiment, son arrestation, le 23 août dernier, avait alimenté les accusations d'une justice aux ordres. Ces charges, pour l'instant, sont toujours retenues contre lui.
Kaïs Saïed est arrivé en tête lors d'un premier tour marqué par une abstention record. Il devance de trois points son rival, et les deux hommes devaient s'affronter lors d'un débat télévisé ce vendredi.
Sept millions d'électeurs sont encore amenés à se prononcer. En juillet dernier, la mort du président Béji Caïd Essebsi a donné un coup d'accélérateur au calendrier électoral.
Mais les espoirs nés du printemps arabe de 2011 semblent aujourd'hui avoir été douchés par les difficultés à répondre aux attentes sociales, et notamment au chômage de masse.
Et la tâche s'annonce ardue pour constituer un nouveau gouvernement : le parti islamiste Ennahdha est arrivé en tête des législatives ce dimanche, avec 52 sièges, sur 217, un score bien loin de celui obtenu huit ans plus tôt.
Le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounès, a, de son côté, décroché de son côté 38 sièges.
Pour l'heure, les deux formations sont au moins d'accord sur un point, elles excluent formellement le scénario d'une alliance.