La souffrance des survivants, quatre ans après les attentats du 13 novembre

Anelise Borges pour Euronews (à droite) et Sandrine Martins, survivante des attentats de Paris.
Anelise Borges pour Euronews (à droite) et Sandrine Martins, survivante des attentats de Paris.
Par Anelise BorgesEuronews
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"Quand on vit un traumatisme comme celui qu'on a vécu, c'est quelque chose qu'on porte toute notre vie". Survivante du Bataclan, Sandrine Martins a témoigné au micro d'Euronews.

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Il y a 4 ans jour pour jour, la France vivait l'une des pires tragédies de son histoire récente. Après plusieurs attaques coordonnées à Paris, 131 personnes ont perdu la vie et des centaines d'autres ont été blessées. Il s'agit de la tuerie la plus meurtrière dans la capitale française depuis la Seconde Guerre mondiale.

En amont des commémorations, Euronews a pu s'entretenir avec Sandrine Martins, l'une des survivantes de cette tragédie. Depuis ce jour fatidique, le temps s'écoule différemment pour cette dernière, qui lutte quotidiennement contre ce traumatisme.

"Pour nous, c'est à peu près comme si ça faisait quatre jours, quatre heures ou quatre semaines que c'était arrivé, pas quatre ans", raconte-t-elle au micro de notre journaliste, Anelise Borges. "Quand on vit un trauma comme celui qu'on a vécu, c'est quelque chose qu'on porte toute notre vie."

Le 13 novembre 2015, Sandrine se trouvait au Bataclan, pour assister à un concert de rock. Une nuit d'horreur : 90 personnes sont mortes dans la salle de concert, sous les coups de feu des terroristes du groupe Etat islamique. D'autres lieux dans la capitale ont été frappés au même moment : un bar, un restaurant, et même le Stade de France.

"Quand on vit un traumatisme comme celui qu'on a vécu, c'est quelque chose qu'on va porter toute notre vie."
Sandrine Martins
survivante des attentats de Paris.

Récemment, Guillaume Valette a été reconnu comme la 131ème victime des attentats. Atteint d'un sévère état de stress post-traumatique, le jeune homme de 31 ans a mis fin à ses jours, deux ans après l'attaque. Pour Sandrine, les survivants du 13 novembre se sentent souvent stigmatisés

"A chaque fois que je me retrouve face à quelqu'un, on me reproche d'avoir été victime. C'est le sentiment qu'on a. C'est comme si on nous disait : « Il vous est arrivé quelque chose, mais arrêtez de le mettre à toutes les sauces ». Mais on n'a pas le choix. On vit tous les jours avec ça".

Après la tragédie, les victimes ont pu bénéficier d'aides financières, via un fonds de garantie. Mais selon Sandrine, ce fonds diminue, tout comme la compassion des Français.

A chaque fois que je me retrouve face à quelqu'un, on me reproche d'avoir été victime.[...] C'est comme si on nous disait : « Il vous est arrivé quelque chose, mais arrêtez de le mettre à toutes les sauces ». Mais on n'a pas le choix. On vit tous les jours avec ça.
Sandrine Martins
survivante des attentats de Paris

"C'est comme si on disait à une personne handicapée moteur, au bout d'un an ou deux : « On va t'enlever ton fauteuil, maintenant tu vas essayer de marcher tout seul. » Il ne pourra pas. Moi je me sens comme ça. j'ai l'impression d'être quelqu'un en fauteuil roulant à qui on dit « allez vas-y, marche !»"

"Le 13 novembre on va rendre hommage aux victimes et c'est à peu près le seul jour de l'année où on pense à nous, conclut Sandrine. Je comprends très bien que la vie doive reprendre son cours. Sauf que pour nous, elle ne reprend pas son cours".

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