Un an après son arrestation, Carlos Ghosn peaufine sa défense

Il y a un an, jour pour jour Carlos Ghosn est arrêté à Tokyo. Interrogé sans relâche pendant des heures, le grand patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi passera au total 130 jours en détention dans la prison de Kosouge, la plus grande prison du Japon, confiné à l'isolement total et détenu dans des conditions inhumaines dénoncées par sa famille et ses avocats.
Libéré sous caution en avril dernier, Carlos Ghosn, est actuellement assigné à résidence à Tokyo dans l'attente de son procès. Il est poursuivi pour abus de confiance aggravé et fausses déclarations pendant son mandat chez Nissan, il risque jusqu’à 15 ans de prison.
Mais le président déchu nie tout en bloc et se dit victime d’une machination. Pour ses avocats, les poursuites à son encontre reposent "sur une collusion entre Nissan et les procureurs", avec la bénédiction du gouvernement japonais. Le but : tuer dans l'œuf un projet de fusion de Renault et Nissan. Ils préparent avec minutie leur défense et comptent plaider non-coupable pour tous les chefs d’inculpation.
Aujourd’hui, les enfants de Carlos Ghosn se sont exprimés dans une tribune publiée sur le site de nos confrères de France info. Ils ont dénoncé un système juridique japonais "cruel" et "injuste" et réclament un procès "équitable" pour leur père.
Tout comme l’ont fait, eux aussi, dimanche des parlementaires français. Ils ont exhorté l'Etat français à oeuvrer en faveur d'un rapatriement de Carlos Ghosn en France.
Le ministre français de l'Economie leur a opposé une fin de non-recevoir. Bruno Le Maire s'est refusé à toute "ingérence" de la France dans ce dossier au Japon, un Etat, a-t-il dit, "souverain et ami".
Le procès de Carlos Ghosn pourrait débuter en avril prochain au Japon. Il devrait durer des mois, voire des années.