Fuite de Carlos Ghosn au Liban : son principal avocat réagit

Une échappée au Liban qui a pris tout le monde de court : Carlos Ghosn a confirmé ce matin s'être enfui à Beyrouth, capitale du pays du cèdre, dont il est originaire. L'ancien patron de Renault était pourtant assigné à résidence au Japon depuis son arrestation l'année dernière.
Son principal avocat Junichiro Hironaka s'est dit "abasourdi" par l'annonce de la fuite de son client, qu'il a appris à la télévision puisque ce dernier n'avait pas pris le soin de le contacter. "Bien sûr, ce qu'il a fait est impardonnable, car c'est contre les conditions de la mise en liberté sous caution. Que la justice japonaise le considère, ou non, comme une violation, ce n'est pas bon".
L'avocat a également précisé qu'il détenait pourtant les passeports de l'ex patron : les conditions dans lesquelles Carlos Ghosn a quitté le Japon restent floues. Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l'intérieur du pays, mais la durée d'absence de son domicile était elle réglementée.
"Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice"
Dans un communiqué, l'ex patron de l'alliance Renault-Nissan indique qu'il n'a "pas fui la justice", et qu'il s'est "libéré de l'injustice". Il se justifie : "Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité". Selon lui, il peut enfin "communiquer librement avec les médias", ce qu'il fera, "dès la semaine prochaine".
Carlos Ghosn est sous le coup de quatre inculpations au Japon, notamment pour dissimulation de revenus et abus de confiance. Il dénonce un complot des dirigeants de Nissan, et nie, depuis son arrestation, les faits qui lui sont reprochés. Il devait être jugé au Japon en avril prochain.