Angela Merkel motive représentants des Länder, syndicats et patronat pour attirer des travailleurs qualifiés venant d'ailleurs que d'Europe. L’Allemagne en a un besoin urgent.
L'Allemagne est à la recherche de travailleurs qualifiés étrangers. Berlin en a besoin si le pays ne veut pas voir son économie prochainement s'effondrer, le problème est de savoir comment les attirer.
Récemment , le gouvernement s'est doté d'une loi sur l'immigration pour faciliter l'entrée des travailleurs qualifiés venant de pays hors Union Européenne. Elle en aurait besoin de 150 000 par an jusqu'en 2060 selon une étude de la Fondation Bertelsmann.
La nouvelle loi doit entrer en vigueur au 1er mars 2020. Lundi, Angela Merkel a invité des représentants des Länder, des entreprises et des syndicats pour en parler :
"Nous manquons de travailleurs qualifiés, nous avons donc intérêt à trouver de bons travailleurs qualifiés. Pour cela, vous avez besoin de processus qui soient également raisonnables et qui montrent clairement que l'Allemagne est intéressée par des gens qui viennent chez nous pour faire un travail que personne d'autre ne fait."
Pour Ingo Kramer, président de la Fédération des associations patronales allemandes, "il faut que ce soit vraiment clair, si les gens restent ici alors qu'ils viennent parfois de pays lointains, il est important qu'ils puissent se sentir chez eux après un certain temps, qu'ils soient intégrés dans le système social non seulement de l'entreprise, mais aussi de la communauté dans laquelle ils vivront."
Le "cadre juridique" est posé, mais la question pour Angela Merkel est désormais de trouver des personnes dans le monde qui soient prêtes à venir travailler en Allemagne, pays moins attractifs que bien d'autres. L'Allemagne cible notamment l'Inde, le Vietnam, le Brésil.
Le parti d'extrême droite Alternative fur Deutschland ne voit évidemment pas cela d'un bon œil et pense qu'il faudrait d'abord empêcher les professionnels qualifiés de quitter le pays.
Mais, face à une population vieillissante, comme d'autres pays européens, Berlin se base sur les expertises et estime donc ne pas avoir le choix.