Rencontre avec Dery Sediawan, survivant du tsunami de 2004, devenu surfeur professionnel.
Sa planche de surf sous le bras, Dery Setiawan plonge chaque matin dans l'Océan Indien. Il part dompter sa vague, au large d'Aceh, en Indonésie. Cette même vague qui, il y a quinze ans, le 26 décembre 2004, se transformait en tsunami, recouvrant l'ensemble de l'île, tuant près de 200 000 Indonésiens, détruisant tout sur son passage.
Surfer son bourreau, plus qu'une thérapie, une victoire sur la fatalité.
"On ne se dit plus du tout que cette vague est celle qui nous a détruit, on n'y pense plus. En fait, les vagues restent nos amies. Alors si vous vous demandez : "Comment peuvent-ils surfer la vague qui les a tués ?Dîtes-vous que l'on n'a jamais pensé comme ça. On traite les vagues comme des potes qui traînent avec nous tous les jours."
Provoqué par un tremblement de terre ultra-puissant au large de Sumatra, le tsunami de 2004 a dépassé par certains endroits les 30 mètres de hauteur. Ressenti jusqu'en Afrique du Sud, il reste l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l'histoire.
En Indonésie, comme au Sri Lanka, en Thaïlande ou en Malaisie, 15 ans après, comme Dery, beaucoup ont repris goût à la vie.