Bernard Preynat, prêtre adulé et pervers sexuel

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Tous droits réservés PHILIPPE DESMAZES / AFP
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"Mi-prêtre, mi-traître", selon un expert psychiatre. Bernard Preynat, jugé à Lyon pour avoir abusé de jeunes scouts pendant une vingtaine d'années, apparaît comme un être double, vicaire adulé par tous et redoutable prédateur.

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"Mi-prêtre, mi-traître", selon un expert psychiatre. Bernard Preynat, jugé à Lyon pour avoir abusé de jeunes scouts pendant une vingtaine d'années, apparaît comme un être double, vicaire adulé par tous et redoutable prédateur.

Sa personnalité "est de type pervers sexuel. Il n'accède pas à la souffrance de l'autre", explique à la barre du tribunal correctionnel le Pr Michel Debout, expert psychiatre désigné par le juge d'instruction.

Lors de leurs entretiens en 2017, Bernard Preynat n'a jamais évoqué les agressions sexuelles qu'il a dit mercredi, à la barre, avoir subi dans son enfance. Des confidences qui laissent les parties civiles sceptiques.

"Je savais bien qu'on me soupçonnerait de vouloir me chercher des excuses", répond le prévenu. "On n'est pas obligé de me croire."

"Les enfants avaient l'air satisfaits"

Si Preynat n'a rien dit avant, "c'est d'abord parce qu'il avait honte", explique le Pr Debout. Et reconnaître qu'il a été victime, "c'est peut-être le signe qu'il avance".

Mais jamais, non plus, Preynat n'a prononcé le mot "victime" pour les autres: "Il m'expliquait que les enfants avaient l'air satisfaits". "Si je dis qu'il était mi-prêtre, mi-traître, c'est qu'en ne maîtrisant pas ses pulsions, il trahissait son voeu de chasteté et son engagement de prêtre".

Ses agressions ont eu lieu entre 1971 et 1991 à Sainte-Foy-Lès-Lyon, la paroisse où il officiait, et lors de camps à l'étranger. De son propre aveu, jusqu'à "quatre à cinq" par semaine.

"Sur la période, ça fait entre 3000 et 4000, vous êtes en train de juger un dossier à mille agressions sexuelles près, quand une seule suffit à briser la vie d'un homme", s'est indigné jeudi au tribunal Me Jean Boudot, avocat d'une victime.

À ses côtés, Me Emmanuelle Haziza réclame pour son client que le prévenu, âgé de 74 ans, soit condamné à une "peine lourde" - il encourt 10 ans de prison. "Car vous avez anéanti sa vie d'enfant, sa vie d'adolescent, sa vie d'adulte."

Les parties civiles finiront de plaider vendredi matin avant le réquisitoire et l'intervention de la défense, pour qui les faits sont prescrits.

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