La crise de l'eau qui assoiffe la Bulgarie

La crise de l'eau qui assoiffe la Bulgarie
Tous droits réservés Euronews
Par Pierre MichaudDamian Vodenitcharov
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Depuis novembre, l'eau est rationnée dans la ville de Pernik, proche de la capitale Sofia. Des infrastructures défaillantes et une surconsommation industrielle prive des milliers de bulgares de l'accès à l'eau potable. Reportage.

PUBLICITÉ

Il est 15h à Pernik, ville située à 20 km au sud de la capitale Sofia. Les enfants de la crèche Kalina Malina se réveillent à peine de leur sieste quotidienne.

15 heures, c'est l'horaire où la municipalité ouvre les vannes de l'eau potable. Or, comme souvent, les robinets ne laissent pas écouler le précieux liquide.

La crise de l'eau courante continue de frapper les 90 000 habitants de Pernik. Depuis trois mois, la distribution est rationnée.

"Nous recevons de l'eau minérale pour boire et pour préparer les repas des enfants. Pour le nettoyage et l'assainissement, nous stockons l'eau dans des tonneaux lorsqu'elle arrive à 15 heures. Nous nous lavons et nettoyons, puis nous faisons le plein pour le lendemain."
Mihael Ivailova
Directrice de crèche

L'eau finira par revenir une heure après l'horaire prévu, ce qui n'est pas rare. Il faut dire que le réservoir d'eau de Pernik est proche de l'épuisement. Il ne reste que 3 millions de mètres cubes sur les 20 millions de capacité. Ce pourrait être suffisant, s'il n'y avait pas de pertes importantes tout au long du chemin vers Pernik. Environ 65% de l'eau potable s'évapore dans la nature à cause de fuites dans les canalisations.

Le rationnement de l'eau est devenu plus restrictif depuis son instauration en novembre et il devrait être prolongé au moins jusqu'en avril.
La principale raison de cette grave diminution de l'eau disponible : les usines de la ville industrielle sont elles continuellement abreuvées. Le ministre de l'environnement de l'époque, Neno Dimov, aurait approuvé des rapports indiquant des niveaux alarmants dans le réservoir principal sans pour autant modifier le plan de distribution de l'eau. Ce que déplore le nouveau maire.

"Le réservoir de la ville ne peut pas subvenir à l'industrie. La priorité est de fournir les habitants, on ne peut pas accepter de laisser de l'eau propre, potable alimenter les usines. Ce sont des géants de l'industrie, ils peuvent forer leurs propres puits et trouver une autre source d'approvisionnement."
Stanislav Vladimirov
Maire de Pernik

La principale usine sidérurgique de Pernik n'a pas répondu à nos demandes d'interview.

Les syndicats ont cependant averti que sans eau, 1500 travailleurs pourraient se retrouver au chômage technique. Des preuves récentes révèlent également que les autorités de Pernik étaient opposées au rationnement de l'eau avant les élections municipales d'octobre, par crainte des retombées politiques. En attendant, Pernik s'approvisionnera en eau via les infrastructures d'approvisionnement de la capitale Sofia, toute proche.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Pays-Bas: vers de l'eau potable à partir d'eaux usées ?

L'eau, une ressource de plus en plus rare

Dans la bande de Gaza, l'ONU craint un risque d'explosion du nombre de décès d'enfants