Scandale politique en Thuringe : l'alliance avec l'extrême-droite abandonnée

Scandale politique en Thuringe : l'alliance avec l'extrême-droite abandonnée
Tous droits réservés  Martin Schutt/dpa via AP
Par Julien Pavy  avec AFP

Le nouveau président libéral de l’État de Thuringe, en Allemagne, appelle à de nouvelles élections après le tollé suscité par son alliance avec l'AFD, le parti d'extrême-droite.

Face aux tollé, il renonce. Thomas Kemmerich, le nouveau ministre-président de l’État fédéral de Thuringe en Allemagne, élu grâce aux voix de l'extrême-droite, a annoncé la dissolution du Parlement régional et de nouvelles élections.

Une alliance avec l'AFD "n'existera pas"

Son alliance avec l'AFD, le parti anti-migrants, et les conservateurs de la CDU était vivement critiquée.

Nous voulons de nouvelles élections afin d'éliminer la stigmatisation du soutien de l'AFD au gouvernement régional. Les démocrates ont besoin de majorités démocratiques (...) Les démocrates libres vont continuer à lutter pour un changement de politique et contre les extrêmes, de droite et de gauche. Une coopération avec l'AFD n'a pas existé, elle n'existe pas et n'existera pas.
Thomas Kemmerich
Ministre-président de Thuringe

Vote de confiance au FDP

L'alliance controversée au Parlement de Thuringe a éclaboussé l'ensemble du parti libéral FDP. Éclaboussé par le scandale, le dirigeant national de cette formation politique, Christian Lindner, veut s'assurer que la confiance des militants envers le comité exécutif demeure intacte. Un vote aura lieu ce vendredi, a-t-il annoncé.

Merkel : une alliance "impardonnable"

L'élection en Thuringe a entraîné des manifestations spontanées contre une alliance politique jugée opportuniste et pour faire barrage au fascisme.

Cette région de l'ex-RDA était dirigée jusqu'à présent par la Gauche, battue d'une courte tête par cette majorité surprise entre le FDP, l'AFD et la CDU.

Jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un parti politique traditionnel allemand n'avait fait alliance avec l'extrême-droite. Un acte "impardonnable", selon les mots très fermes d'Angela Merkel. En déplacement en Afrique du Sud, la chancelière allemande s'était prononcée pour l'annulation du résultat.

À découvrir également