Protégée depuis 1980 par l'UNESCO, la municipalité de Ohrid, dans le sud de la Macédoine du Nord, est en passe de perdre son statut. Les autorités ont cinq mois pour le sauver.
C'est un contre-la-montre qui se joue depuis l'été dernier en Macédoine du Nord. La municipalité d'Ohrid, sur les rives du lac du même nom, est en passe de perdre son statut privilégié de l'UNESCO.
La ville, construite à partir du VIIe siècle a été placée sous la protection de l’organisation en 1980. Pour son lac et les nombreuses espèces endémiques qui y trouvent refuge. Mais également pour son architecture, qui représente l'ensemble le plus complet de l'architecture urbain ancien dans cette partie du continent.
Les dirigeants n'ont plus que quelques mois pour prendre les mesures nécessaires et sauver ce statut. Une tâche rendue compliquée par la longue période de transition que traverse le pays après la chute du communisme.
Depuis quelques années, les habitants constatent que la course aux profits dans cette destination touristique est en passe de détruire l'architecture traditionnelle.
Lors de la dernière conférence de l'UNESCO en juillet dernier à Baku, l'organisation a tiré la sonnette d'alarme. "Ils ont déclaré que leurs recommandations n'ont pas été écoutées, et ce, depuis des années. Ils se sont sentis totalement ignorés et ils ont raison. Leurs lettres, leurs réactions, leurs recommandations ont été ignorées par nos institutions et municipalités depuis 2009" explique Edmond Ademi, ministre en charge d'Ohrid.
Aujourd'hui, le gouvernement tente, tant bien que mal, de limiter les conséquences de cette dénaturalisation.
Mais les ONG se disent optimistes quant à la capacité du gouvernement à concrétiser ses intentions de sauver ce statut si important. "Si elle est retirée de la carte de l'UNESCO, Orhid, la ville et son lac, va être confronté à une catastrophe. Imaginez ce qui arrivera si Orhid est laissé sans l'énorme protection fournie par l'UNESCO" poursuit Trajce Talevski.
Il ne reste que quelques mois avant la conférence de l'UNESCO en juillet, au cours de laquelle il sera décidé si Ohrid reste sous la protection de l’organisation. D'ici là, les institutions locales devront corriger les nombreuses conséquences de la négligence et de l'avidité de certains durant la transition politique qui a causé de graves dommages au patrimoine culturel de cette ville au sud des Balkans.