Les dernières victimes, âgées de 68 et 70 ans, exerçaient dans l'est du pays.
Tous les Français le savent : eux, c'est au corps-à-corps qu'ils se battent avec le Covid-19, et depuis des semaines. Ils ont forcément fini par le payer cher... Trois médecins sont morts successivement au cours du week-end après avoir été contaminés dans des zones à haut risque, l'Oise et le Grand Est. Le bilan s'est alourdi dès ce lundi, puisqu'on a appris le décès de deux autres docteurs qui travaillaient dans le Haut-Rhin et en Haute-Saône.
Une forte émotion prend le pays à la gorge car les victimes exerçaient depuis longtemps; l'une d'entre elles était même à la retraite mais s'était portée volontaire pour apporter son aide dans le service des urgences d'un hôpital.
Deux médecins de famille de l'est de la France
Les nouvelles personnes décédées sont Mahen Ramloll, un médecin généraliste âgé de 70 ans qui s'est éteint à l'hôpital de Colmar, a indiqué l'Agence régionale de santé du Grand Est. Ainsi que Olivier-Jacques Schneller, 68 ans, qui a été emporté par le nouveau coronavirus à l'hôpital de Trévenans, dans le Territoire-de-Belfort; la triste nouvelle a été donnée par le maire de Couthenans, un hameau de Haute-Saône où le défunt avait son cabinet.
Un généraliste et un gynécologue, aussi dans l'est
Dans la Moselle, la population de la petite commune de L'Hôpital - environ 5 300 habitants -, située dans l'est du département, pleure son médecin généraliste. Sylvain Welling, qui n'avait que 60 ans, est décédé samedi dernier non loin de sa localité, au sein du service de réanimation de l'hôpital de Saint-Avold.
A Mulhouse, l'une des villes françaises les plus éprouvées par la pandémie, dans le département du Haut-Rhin, c'est un gynécologue-obstétricien de 66 ans qui est mort des suites du nouveau coronavirus. La clinique du Diaconat, où exerçait Jean-Marie Boegle depuis pas moins de 35 ans, a annoncé la triste nouvelle, soulignant que ce professionnel faisait preuve d'une "exemplarité sans faille".
L'un de ses confrères, Georges-Fabrice Blum, a témoigné :
Hommage de toute une ville, et de son hôpital
Le premier médecin dont on a appris la mort dimanche, par la voix du ministre de la Santé, Olivier Véran, est** Jean-Jacques Razafindranazy, qui avait 67 ans**. Sa fin tragique a bouleversé tout le personnel de l'hôpital de Compiègne, dans le département de l'Oise, où l'urgentiste pourtant à la retraite était venu apporter son aide aux équipes soignantes débordées.
Devant l'établissement ce lundi autour de midi, des membres du personnel lui ont rendu hommage en observant une minute de silence. La ville de Compiègne s'est aussi associée en faisant sonner les sirènes durant cinq minutes.