Manque de main-d'oeuvre, difficultés pour écouler leurs stocks... Les agriculteurs anglais, comme d'autres, sont directement touchés par les conséquences économiques de la crise du coronavirus.
Manque de main-d'oeuvre, difficultés pour écouler leurs stocks... Les agriculteurs anglais, comme d'autres, sont directement touchés par les conséquences économiques de la crise du coronavirus.
Dans le Kent, en Angleterre, les baies sont d'ordinaire cueillies en été puis emballées toute l'année, quand elles viennent de pays plus chauds. Cette année, pour la première fois depuis longtemps, de très nombreux Britanniques ont postulé pour ces emplois, en pleine crise du coronavirus.
"Je me suis soudainement retrouvé au chômage, c'est un signe de Dieu. Ils m'ont sauvé", explique Robert Mckellar.
Au chômage technique dans une économie au ralenti, ils sont des milliers à avoir répondu aux appels des producteurs de fruits du pays. Mais la récolte n'est que dans cinq semaines. Et d'ici là, certains seront sans doute retournés à leurs métiers d’origine.
Une conjoncture qui pourrait vite changer, et une incertitude qui se fait sentir chaque jour un peu plus depuis le début de la crise du coronavirus. Comme l'explique cet agriculteur, il y a de nombreux problèmes dans la chaîne d'approvisionnement.
Récemment il a dû jeter 4 tonnes de framboises espagnoles parce que les supermarchés privilégiaient d'autres denrées moins périssables.
"En ce moment, il y a une pénurie de cueilleurs pour l'été. La question maintenant, c'est : d'où vont-ils pouvoir venir?", s'interroge Stephen Taylor. "Quand nous demandons aux Anglais s'ils peuvent travailler en juin, juillet, août, la plupart d'entre eux espèrent être de retour à leurs postes habituels. Ils ne peuvent donc pas s’engager sur cette période."
"Quant aux personnes d'Europe de l'Est que nous avons déjà prises, nous ne savons pas s'ils vont pouvoir voyager, s'ils veulent voyager, et nous ne savons pas s'ils seront en nombre suffisant. C'est l'incertitude qui est la plus dure", ajoute-t-il.
L'année dernière, c'est la menace du Brexit qui avait provoqué des ravages. Cette ferme voisine manquait parfois de cinquante cueilleurs par jour. La crise du coronavirus vient aujourd'hui en rajouter une couche.
"Nous sommes confiants dans l'idée de parvenir à récolter toutes les baies cette année, mais cela va coûter très cher. Ce que nous demandons vraiment, c'est un soutien pour vendre nos produits, pour les mettre dans les rayons, pour les promouvoir et pour faire en sorte qu'ils soient à leur place habituelle, pour être vendus", explique Nick Marston, gérant de British Summer Fruits.
Problème, l'impact de la crise actuelle grandit plus vite que le fruit. Les producteurs britanniques, déjà aux prises avec des complications causées par le Brexit, ont désormais 90 000 emplois saisonniers vacants. Et ils sont en compétition avec les autres agriculteurs de reste de l'Europe, qui sont pour beaucoup dans la même situation.