Coronavirus : ces métiers qui sont restés mobilisés pendant le confinement malgré les risques

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Par Guillaume Petit
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En continuant à venir travailler malgré les risques, ils ont montré à quel point ils étaient essentiels pour la population. Portraits.

Ils sont caissier, traiteur, ou encore chauffeur de bus. Et ils ont un point commun : avoir travaillé sans relâche depuis le début du confinement en France, en pleine pandémie de coronavirus. Notre journaliste Guillaume Petit leur a demandé de nous parler de leur état d'esprit, de leurs métiers - essentiels pour la population, mais aussi de leurs conditions de travail et de leurs éventuelles compensations, face à une pression supplémentaire à gérer et pour certains, d'importantes baisses d'activité.

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Chez ce pâtissier-traiteur, il y a largement de quoi déjeuner ce midi : des plats faits maison, des pâtisseries... Il reste même encore quelque œufs de Pâques même si Chantal le concède : elle a tout vendu très vite. Une bonne surprise. Sur une étagère, les glaces sont même déjà prêtes pour l’été… Mais il manque une chose : des clients en nombre suffisant.

Pourtant, chaque jour depuis le début du confinement, Chantal et son mari se sont levés à 5h du matin et sont restés mobilisés sans relâche pour continuer à proposer des viennoiseries et des plats pour ceux qui travaillent dans le quartier.

Malgré tout, leur chiffre d’affaires s’est effondré de 50%. Tout juste de quoi toucher l’aide de l’Etat de 1 500 euros pour les entreprises en difficulté. "Nous n'avions jamais vécu une période comme celle-ci et c'est vrai que c'est un peu dur", admet-elle.

Chantal doit encore faire les comptes pour savoir si son entreprise pourra toucher cette aide ce mois-ci. En attendant, s’il y a une chose que Chantal demande au gouvernement, c’est une solution pour tous les commerces touchés par la baisse d'activité liée au confinement, qui a aussi des conséquences sur la chaîne d'approvisionnement. "Ils prennent en considération les restaurants et ils oublient qu'il y a des pâtissiers et des traiteurs comme nous qui travaillons et qui avons des problèmes d'approvisionnement."

"On devrait les applaudir le soir"

Moins d'approvisionnement, moins de clients… De nombreux métiers voient leur activité tourner au ralenti depuis près de 7 semaines maintenant. Mais dans le même temps, certains n’ont pas arrêté une minute.

Dans cette supérette, ces salariés ont fait face à un rythme plus effréné que d’habitude. Les règles d’hygiène sont strictes, mais les salaires restent modestes, dans un contexte plus stressant. "On prend le risque de venir travailler, du coup c'est assez anxiogène, il y a aussi la pression de la famille", explique Baptiste, qui travaille à Lyon pour un groupe de la grande distribution.

Une prime de 1000 euros décidée par Emmanuel Macron pour la grande distribution doit néanmoins être versée. Mais les métiers seront-ils pour autant plus valorisés à l'avenir, une fois la crise passée ? "C'est un métier essentiel, vital pour nous tous, qui n'est pas assez valorisé. On applaudit les médecins et les infirmiers le soir mais je pense qu'on devrait les applaudir aussi", déclare cette cliente dans le magasin.

La sensation d'être utile

Pas de prime en revanche pour Sébastien, un ancien chauffeur routier reconverti en conducteur de bus à Lyon. "On aurait bien aimé", glisse-t-il avec le sourire.

Depuis le début du confinement, hormis 5 jours de mise au chômage partiel, il n'a cessé de rouler. Points positifs dans cette atmosphère inhabituelle : la sensation d’être en sécurité avec des mesures barrières qui ont été mises en place, comme la désinfection et la montée par l'arrière des usagers.

Le sentiment, aussi, de se sentir utile : "On est vraiment utiles pour ceux qui ont besoin. On emmène des gens qui vont faire leurs courses, des gens qui vont bosser, comme nous".

Des travailleurs qui ne retrouveront pas les traditionnels cortèges du 1er mai cette année. Mais alors que la crise a conduit plus de 10 millions de personnes au chômage partiel, les revendications sociales restent fortes. Elles sont peut-être juste plus silencieuses, pour l'instant.

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