Déconfinement en France : le 11 mai ne sera pas le passage "à une vie normale"

Le président français Emmanuel Macron, à l'Elysée le 1er mai 2020
Le président français Emmanuel Macron, à l'Elysée le 1er mai 2020 Tous droits réservés ALAIN JOCARD/AFP
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Par Vincent Coste avec AFP
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En "ce 1er mai qui ne ressemble à aucun autre", le président français Emmanuel Macron a expliqué que le début du déconfinement ne sera qu'une étape vers un retour progressif à la normale.

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Le 11 mai, date où le déconfinement doit débuter en France, ne sera qu'une étape vers un retour progressif à la normale a expliqué le président français Emmanuel Macron. "Le 11 mai sera une étape importante évidemment. Et nous serons aussi là dans la durée car le 11 mai ne sera pas le passage d'un état actuel à une vie normale", a en effet déclaré le président de la République française, à l'occasion d'une réception organisée ce 1er mai à l'Elysée pour remercier "l'ensemble du monde agricole".

"Il y a aura une reprise qu'il faudra organiser et donc un accompagnement qu'il faudra continuer", a-t-il ajouté en présence du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, du président du marché de Rungis Stéphane Layani et de représentants de la filière horticole, en plein crash des producteurs de muguet paralysés par la fermeture des fleuristes.

Cette année, en raison des mesures de confinement, il n'est en effet pas possible d'acheter le traditionnel muguet du 1er mai dans la rue ou chez les fleuristes qui n'ont pas reçu l'autorisation d'ouvrir leur boutique et vendre ce symbole d'espoir et de bonheur. Seules les grandes surfaces et certaines jardineries proposaient aujourd'hui dans leurs rayons ces petites clochettes blanches.

Sur un ton empathique, Emmanuel Macron, entouré de muguets, a dit vouloir essayer "de briser toute la frustration des fleuristes qui n'auront pas pu offrir, toute la tristesse des enfants" qui n'auront pas pu aller l'acheter et "la solitude de tant de nos aînés" qui ne l'auront pas reçu.

Le chef de l'Etat français a aussi dans son discours rendu "hommage à l'ensemble du monde agricole et de l'ensemble de la chaîne agroalimentaire", citant l'horticulture, le maraîchage, la pêche, les entreprises de transformation et l'ensemble de la logistique et de la distribution. "Elle a tenu et dans cette période notre peuple a été nourri", a-t-il souligné.

"Ce 1er mai ne ressemble à aucun autre"

Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait posté une vidéo pour saluer "l'esprit du 1er mai", avec "une pensée pour les organisations syndicales".

Le chef de l'Etat a souligné que c'est grâce "au travail, au dévouement de nos soignants, des personnels de la protection civile, des forces de l'ordre, des armées, que nous sauvons chaque jour tant de vies". Le président a salué aussi "l'engagement" et le "travail" des agriculteurs, fonctionnaires, salariés, indépendants et bénévoles.

Les propos du locataire de l'Elysée ont été accueilli fraîchement par les syndicats.

"Il faudra arrêter de gérer les choses avec seule une logique budgétaire. On voit l'impasse dans laquelle ça nous a amenés au niveau de l'hôpital", a réagi sur franceinfo Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, invitant l'exécutif à des "actes".

Philippe Martinez, son homologue de la CGT, s'est montré encore plus sceptique : "On a l'habitude de ce genre de message du président, qui s'oublie quelques jours après". "S'il soutient les premiers de corvée, qu'il le démontre", a-t-il lancé sur France Inter.

Personnels de santé, salariés du commerce, de l'agroalimentaire, du paramédical, du social, du nettoiement, agents du service public... Ce sont justement ces "oubliés" et "invisibles de la société" que sa confédération, mais aussi la FSU, Solidaires, les mouvements lycéens Fidl, MNL, UNL et étudiant Unef ont appelé à mettre en lumière en cette journée des travailleurs.

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