Réforme de la santé : Macron reconnaît des "erreurs"

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Par Euronews avec AFP
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Emmanuel Macron reconnaît des "erreurs" dans la réforme du système de santé engagée en France il y a deux ans.

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Emmanuel Macron a insisté pour "mettre fin" à la "paupérisation" des personnels soignants, vendredi à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière où il a reconnu une "erreur" dans la réforme du système de santé engagée il y a deux ans.

Le chef de l'Etat, qui s'était déjà rendu sur place le 27 février au début de la crise du coronavirus, a débuté cette visite surprise par une table ronde avec des médecins, a constaté une journaliste de l'AFP.

Accompagné par son ministre de la Santé Olivier Véran, il a ensuite rencontré des responsables syndicaux avant de visiter aux urgences un service de dépistage du Covid-19.

"Monsieur le Président, vous avez suscité un magnifique espoir chez les gens, un retour en arrière ne sera pas accepté", a lancé le Pr Dominique Thabut, cheffe de service hépatologie, résumant les difficultés exprimées lors de la réunion par plusieurs de ses collègues.

"Il faut mettre fin à cette paupérisation", a réagi le chef de l'Etat, en revenant sur la réforme du système de santé engagée il y a deux ans.

"On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée" car elle ne "portait pas assez de sens" et avait une "ampleur" et un rapport au temps "pas du tout suffisants compte tenu de l'état où était l'hôpital", a-t-il affirmé.

"J'étais convaincu qu'on était en train de changer les choses" et "c'est très cruel pour moi-même", a-t-il ajouté, jugeant que "c'était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt".

On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée pour l'hôpital
Emmanuel Macron
Président de la république française

Mais "je n'ai pas envie non plus qu'on revienne à l'étape d'avant", a-t-il ajouté. C'est pourquoi "oui, on va investir", a promis M. Macron qui a affirmé avoir "demandé au ministre un travail express" sur le sujet. "C'est un investissement et pas une dépense", a-t-il estimé.

Fin mars déjà, Emmanuel Macron avait promis "un plan massif d'investissement et de revalorisation" pour l'hôpital à l'issue de la crise. Jeudi encore, il a assuré vouloir "aller plus vite" notamment pour revaloriser les rémunérations et les carrières, lors d'une visioconférence avec des médecins hospitaliers.

Les personnels soignants attendent de voir

"On va attendre de voir si le gouvernement tient ses engagements. Sinon la corde, qui est en train de craquer, elle va péter !" a affirmé à l'AFP Asdine Aissiou, de la CGT, sur l'hypothèse d'une reprise des manifestations et des grèves. "On rappellera que la grande absente des campagnes politiques a été la santé. Et dans la rue il y aura pas que des blouses blanches, mais tout le monde", a-t-il ajouté.

A la Pitié-Salpêtrière, les soignants ont longuement témoigné de leurs conditions de travail dégradées.

"Ce ne sont pas des petites augmentations qui feront les choses, il faut un choc salarial", a assuré le Pr Thomas Similowski, chef du service de pneumologie, en soulignant qu'"une infirmière qui commence est à la limite de la pauvreté".

Cadre médical, Nathalie Nion a témoigné des "ménages" (prestations hors de l'hôpital) que font certains soignants, "alors que ce n'est pas réglementaire, parce que les salaires sont insuffisants pour vivre, notamment à Paris".

"N'est-ce pas incohérent de maintenir les 35 heures alors que certains, pour gagner plus, travaillent en dehors en toute illégalité ?", a alors lancé Olivier Véran. Le ministre s'est interrogé sur le maintien du "cadre unique de la fonction publique", avouant mettre "les pieds dans le plat" et assurant qu'il ne s'agissait pas "de tout faire exploser".

"Il ne faut pas que cette crise soit une parenthèse enchantée, il faut passer à système stable où tout le monde se reconnaîtra", a affirmé le patron de l'AP-HP Martin Hirsch, en rappelant la longue grève qu'ont connue les urgences l'an dernier.

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