La voix inaudible des interprètes des institutions de l’UE

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Par Efi Koutsokosta
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Les interprètes représentent un rouage essentiel du dialogue au sein des institutions européennes. Mais à cause des mesures de confinement les réunions sont réduites au strict minimum comme les besoins d’interprétation.

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Leurs visages sont inconnus mais leurs voix en revanche font partie du cadre des rencontres européennes. Les interprètes des institutions manifestent au cœur du quartier européen pour réclamer une aide.

La pandémie de covid-19 a fortement réduit les réunions en présentiel, ce qui a diminué en conséquence les besoins d'interprétation des décideurs politiques et des fonctionnaires européens. Depuis le mois de mars, 1 200 indépendants connaissent une chute de leurs revenus. Joline est arrivée de Trinidad juste avant le confinement. Elle est bloquée à Bruxelles sans ressource. "On a été abandonné. Et c'est vraiment ironique de voir à quel point dans les réunions tout le monde parle de solidarité dans différentes langues mais pour le moment nous ne pouvons pas bénéficier de cette solidarité", explique-t-elle.

Employés par les institutions européennes, ces interprètes n'ont pas droit au chômage partiel en Belgique. Maria travaille dans ce secteur depuis deux ans et n’a pas de revenus pour les trois prochains mois. "Nous sommes toujours plus stressés car nous n'avons aucune certitude à propos de notre avenir", confie la jeune femme.

Après des discussions les institutions européennes proposent de payer 1 400 euros les journées prestées entre la mi-mars et le mois de décembre. L'association des interprètes précise que la Commission n'a pas mené de négociation collective et qu'il s'agit de propositions individuelles.

Les institutions font savoir que "rien ne peut être fait pour nous aider car les règles normales ne le permettent pas", précise Frédéric Girard, membre de l’Association internationale des interprètes de conférence. Il estime au contraire que le cadre législatif existant offre des flexibilités pour trouver des solutions. La Commission européenne n'a pas souhaité réagir pour le moment.

Journaliste • Grégoire Lory

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