Consommation : le steak végétarien se rebiffe

Un veggie burger
Un veggie burger Tous droits réservés European Vegetarian Union
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Par Emma BeswickVincent Coste
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Les termes "fromage", "saucisse" ou "steak" doivent-il être réservés aux produits d'origine animale ? Pas selon la fédération des associations végétariennes européennes.

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Qu'est-ce qui défini une saucisse ? Des membres de la fédération des associations végétariennes européennes se sont rendus à Bruxelles pour demander le retrait d'un amendement validé en avril 2018 par les députés français interdisant l'usage de termes comme "steak", "saucisse" ou bien encore "lait" ou "fromage" pour tous produits qui n'est pas d'origine animal. Visés par cette démarche, les substituts alimentaires d'origine végétale, de plus en plus populaires auprès des consommateurs.

Ainsi pour l'Union végétarienne européenne (EVU), la France a "privilégié la viande au détriment de la raison". Le 27 mai dernier, la France a adopté la Loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, texte où le fameux amendement a été intégré. 

Auprès des autorités européennes, les représentants de l'EVU ont donc marqué leur opposition à l'entrée en vigueur de cette loi en France, en arguant que si les alternatives à la viande sont décrites avec précision, comme par exemple "saucisse végétalienne à base de soja", il n'y avait guère de place pour la confusion.

"L'image du consommateur crédule, incapable de distinguer un produit alimentaire à base de viande d'un produit végétal, même s'il se distingue clairement par le nom du produit , est au mieux paternaliste et au pire une insulte", a indiqué l'association végétarienne dans un communiqué.

Initialement, cet amendement au projet de loi sur l'agriculture et l'alimentation avait été déposé par le député LREM Jean Baptiste Moreau. Ce dernier, également agriculteur, a fait valoir qu'il était "important de lutter contre les fausses allégations" et que "les termes fromage ou steak devraient être réservés aux produits d'origine animale".

Le non-respect de la loi pourrait entraîner une amende pouvant aller jusqu'à 300 000 euros.

Pas de problème de confusion pour l'Union végétarienne européenne

Pour Ronja Berthold, responsable des relations publiques de l'EVU que nous avons contactée, "Il n'y a aucune preuve qu'il y ait un problème de confusion chez les consommateurs".

La militante ajoute qu'au niveau nutritionnel, les nombreuses alternatives végétales et les produits carnés ne sont pas si différentes en ajoutant que dans certains cas, les options végétariennes ou végétaliennes sont "plus saines".

Ronja Berthold nous a également indiqué que son association n'était pas la seule à avoir fait pression contre cette loi au niveau européen. L'ONG Humane Society Internationals'est aussi fendue d'une lettre adressée à la Commission européene.

"Nous n'avons pas abandonné, la lutte est toujours en cours", a-t-elle conclu en indiquant que son organisation étudiait la possibilité de nouvelles actions en partenariat avec d'autres ONG.

Un marché en croissance estimé à plusieurs milliards d'euros

La marché de la "viande végan" a le vent en poupe. Un analyste de la banque d'affaires américaines J.P. Morgan avait ainsi estimé en 2019 que ce secteur pourrait facilement atteindre les 100 milliards de dollars (soit 88 milliards d'euros) dans 15 ans. Une autre étude, menée également en 2019, par la banque britannique Barclays était même encore plus optimiste, en évaluant un marché à plus de 140 milliards de dollars (soit 124 milliards d’euros) dans 10 ans.

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