Srebrenica, anatomie d'un génocide

C'est une poignée de jours qui ont marqué un point de non-retour dans le conflit en ex-Yougoslavie.
Dès le 11 juillet 1995, les troupes de l'armée de la République serbe de Bosnie lancent l'offensive contre Srebrenica.
Une enclave devenue le théâtre du massacre le plus important à être perpétré sur le sol européen depuis la fin de la Seconde guerre mondiale par les troupes de Ratko Mladic, qui fera près de 8 000 morts.
La zone était pourtant sous protection des Nations Unies. Des milliers de civils y ont trouvé refuge d'ans l'espoir d'échapper aux zones de combats.
Mais l'histoire retiendra l'image de Casques bleus impuissants, spectateurs du tri qui préfigure les massacres, les hommes et les garçons, des musulmans bosniaques, se retrouvant promis à une mort certaine, séparés des femmes qui, elles, ont été expulsées.
Vingt-cinq ans après les faits, les charniers n'ont pas livré tous les noms à inscrire sur des tombes : seules 6 610 victimes ont été inhumées au mémorial de Srebrenica. Le processus d'identification n'a jamais cessé, et chaque année, des restes humains trouvent enfin une sépulture.
Les ossements extraits des fosses communes sont référencés et font toujours l'objet d'analyses par des équipes de médecins légistes pour faire parler les traces d'ADN.
Après des années de travail et l'audition de milliers de témoins, la justice internationale retient le terme de "génocide" pour condamner Ratko Mladic, l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, à la prison à perpétuité, en 2017.
Une qualification qui motive aussi l'emprisonnement à vie confirmé en appel à l'encontre de l'ancien dirigeant Radovan Karadzic, deux ans plus tard, mais qui reste encore souvent contesté côté serbe.