Rassemblement historique à Minsk. Des dizaines de milliers de personnes étaient réunies dimanche pour exiger le départ du président Alexandre Loukachenko, qui refuse de lâcher le pouvoir une semaine après sa réélection contestée.
Des manifestants à perte de vue dans les rues de Minsk. L’un des plus grands rassemblements d'opposition de l'histoire du Bélarus a eu lieu ce dimanche. Des dizaines de milliers de personnes, jusqu’à 200 000 selon certaines sources, ont exigé, en cœur, le départ d’Alexandre Loukachenko qui refuse toujours de lâcher le pouvoir une semaine après sa réélection contestée.
"Nous voulons des changements, et pas seulement sur le plan politique. Nous voulons que la vie humaine soit valorisée dans notre pays. C'est notre principale revendication. Les autorités actuelles ne soutiennent en aucun cas cela", dit une manifestante.
Répondant à la principale rivale d'Alexandre Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa, exilée en Lituanie, les ont manifesté à travers tout le pays. Alors qu'une véritable vague blanche et rouge, aux couleurs de l'opposition, déferlait sur le Bélarus, à Minsk, d'autres étaient accrochés au drapeau officiel rouge et vert, hérité de la période soviétique.
Plusieurs milliers de partisans de Loukachenko étaient venus soutenir leur président, lequel a fait une apparition surprise. Alexandre Loukachenko a appelé ses supporters à défendre l'indépendance du pays et a rejeté la demande de l'opposition d'organiser une nouvelle élection présidentielle. Celle du 9 août l'a donné vainqueur avec 80 % des voix, mais a suscité des accusations de fraudes massives.
"Les élections ont eu lieu, un score falsifié ne peut être de plus de 80 %. De nouvelles élections, ce serait la fin du pays, la fin de Loukachenko serait le début de votre fin", a martelé Alexandre Loukachenko.
Les résultats du scrutin ont embrasé le pays. Les manifestations matées par les forces anti-émeutes ont fait au moins deux morts et des dizaines de blessés. La situation pourrait encore s’aggraver. Le président bélarusse a agité le spectre d'une intervention russe et Le Kremlin s'est dit prêt à fournir une assistance militaire, si nécessaire.