Bélarus : une chaîne humaine géante pour dénoncer les exactions du régime

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Par Euronews
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Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a ordonné samedi à son ministre de la Défense de prendre les "mesures les plus strictes" pour défendre l'intégrité territoriale du pays, secoué par un mouvement de protestation depuis l'élection présidentielle controversée du 9 août.

Plusieurs milliers de Bélarusses ont participé vendredi à une immense chaîne humaine pour dénoncer les exactions du régime, alors que le pays est secoué depuis le 9 août par un mouvement de contestation sans précédent.

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Partie du centre-ville de Minsk, la chaîne s'est étendue jusqu'à la zone forestière de Kourapaty, un lieu très symbolique pour les Bélarusses : de nombreuses exécutions y furent perpétrées par le régime soviétique dans les années 30.

"Je suis ici pour prier pour les personnes qui sont détenues dans la prison d'Okrestino, pour ceux qui en sont sortis et ceux qui ont subi les violences de la police. C'est très difficile de réaliser qu'une telle répression se produit ici, comme dans les années 30 et 40. J'espère simplement que ce sera la dernière fois dans l'histoire du Bélarus", explique, très émue, l'étudiante Renata Barnovitskaya.

"Ce qui se passe dans le pays n'est pas seulement la douleur du pays, mais aussi ma douleur personnelle. Et nous sommes maintenant unis dans une chaîne si énorme, c'est une victoire pour nous. Nous, les Bélarusses, sommes vraiment des gens pacifiques. Et nous ne voulons pas être tués par la police", témoignait pour sa part Irina, une ingénieure.

"Isoler la Russie "

Près de deux semaines après la réélection très contestée d'Alexandre Loukachenko, les manifestants anti-régime ne relâchent pas la pression, malgré les arrestations et les violences.

De son côté, le président Loukachenko a accusé les Etats-Unis de « diriger » les manifestants, afin de créer un "cordon sanitaire (regroupant) les trois pays baltes, nous et l'Ukraine" pour isoler la Russie.

Devant ses supporter vendredi, il a mis en garde contre l'opposition : "Dieu interdit que le pays tombe et je vous le dis : ils n'auront pas le poste. Je ne suis pas éternel, je le sais. Mais je vous demande : que se passera-t-il quand tous ceux de l'opposition viendront ? Ils vous emmèneront, avec tous vos biens. Que vous arrivera-t-il alors, à vous et à vos enfants ?"

Venu samedi inspecter les unités militaires déployées à Grodno, dans l'ouest du Bélarus, le président bélarusse a ordonné à son ministre de la Défense de prendre les "mesures les plus strictes" pour défendre l'intégrité territoriale du pays. Cette déclaration intervient alors que de vastes exercices militaires bélarusses sont prévus dans la région de Grodno entre le 28 et le 31 août.

Alexandre Loukachenko, qui clame avoir remporté l'élection avec 80% des voix, fait face à un mouvement de protestation inédit dans cette ex-république soviétique.

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