Bélarus : le régime bloque plusieurs sites d'informations mais les manifestations se poursuivent

Bélarus : le régime bloque plusieurs sites d'informations mais les manifestations se poursuivent
Tous droits réservés Dmitri Lovetsky/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
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Par Euronews avec AP, AFP
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Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Minsk samedi, pour exiger le départ du président Loukachenko. De nouvelles manifestations sont prévues ce dimanche.

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Les autorités biélorusses ont bloqué plus de 50 sites web de médias d'information qui couvraient depuis plusieurs semaines le mouvement de protestation pour exiger la démission du président autoritaire Alexandre Loukachenko.

C'est l'Association des journalistes bélarusse qui a fait état de ces fermetures samedi. Elles concernaient notamment les sites web de Radio Liberty, financée par les États-Unis, et de Belsat, une chaîne de télévision par satellite financée par la Pologne. La maison d'édition d'État a également cessé d'imprimer deux journaux indépendants de premier plan, le Narodnaïa Volia et le Komsomolskaïa Pravda, évoquant un dysfonctionnement de l'équipement.

"Les gens n'en peuvent plus"

Ces nouvelle n'ont pas empêché des milliers de Bélarusses de manifester samedi, dans les rues de la capitale Minsk. Déterminées, elles ont de nouveau exigé la démission d'Alexandre Loukachenko et la tenue de nouvelles élections.

"Nous sommes si nombreux. C'est impossible de nous faire tous taire, de licencier tout le monde, d'arrêter tout le monde. C'est irréel. S'il mettent 1000 personnes en prison, 2000 manifesteront demain. Car les gens n'en peuvent plus, nous avons atteint notre limite", raconte Irina, une manifestante.

Pour le président bélarusse, qui inspectait samedi des unités militaires à Grodno, près de la frontière polonaise, le mouvement de protestation est impulsé "de l'extérieur", notamment par les Etats-Unis. Alexandre Loukachenko a d'ailleurs donné ses directives pour, dit-il, "défendre l'intégrité territoriale du pays".

Ces accusations ont été rejetées par l'opposition. Depuis la Lituanie, la cheffe de fil du mouvement, Svetlana Tikhanovskaïa, a exigé un dialogue avec le pouvoir : "La première étape est la libération des prisonniers politiques et, avec l'aide du Conseil de coordination, nous pourrons avoir un dialogue qui mènera à de nouvelles élections transparentes et équitables, pour que les gens aient la possibilité de choisir le dirigeant qu'ils veulent."

Svetlana Tikhanovskaïa a appelé à de nouvelles manifestations massives ce dimanche dans tout le pays.

Un diplomate américain pour discuter la situation

Le numéro deux de la diplomatie américaine, Stephen Biegun, rencontrera lundi à Vilnius, la capitale lituanienne, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense lituanien "pour discuter de la situation au Bélarus, des relations bilatérales et des questions concernant l'Otan et la défense", d'après un communiqué du ministère des Affaires étrangères. M. Biegun prévoit également de s'entretenir avec Svetlana Tikhanovskaïa. 

Il se rendra ensuite à Moscou mardi et mercredi, a de son côté déclaré une source diplomatique russe à l'agence de presse Interfax.

La Lituanie, membre de l'Otan et de l'Union européenne, cherche à mobiliser les soutiens internationaux à l'opposition bélarusse qui accuse de fraudes le président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans et officiellement réélu avec quelque 80% des voix.

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