Couvre-feu et garde nationale à Kenosha, Jacob Blake dans un état critique

La colère, l'indignation, l'incompréhension grandissent à Kenosha dans le Wisconsin aux Etats-Unis. Un couvre-feu a été décrété à partir de 20h, 125 militaires de la garde nationale ont été mobilisés. Jacob Blake, lui, est toujours dans un état critique après avoir été opéré dans un hôpital de Milwaukee à une quarantaine de kilomètres de là. Les policiers, qui lui ont tiré dessus à 7 ou 8 reprises, et à bout portant, sont suspendus le temps de l'enquête criminelle.
Les images "amateur-es" de ce drame laissent peu de doute : le policier a fait feu alors que Jacob Blake rentrait calmement dans sa voiture où se trouvaient ses trois enfants ...
Le gouverneur démocrate du Wisconsin a qualifié le racisme de crise de santé publique et appelle à agir. En juin dernier, il avait lancé la réforme de la police après les manifestations du mouvement Black Lives Matter et la mort de George Floyd. Hier, Tony Evers a déclaré : "Nous devons entamer le long mais important chemin pour que notre État et notre pays commencent à tenir leurs promesses d'équité et de justice."
Son adjoint, Mandela Barnes, un Afro-américain, a estimé que ce drame "n'était pas un accident", que "ce n'était pas une bavure", mais, je cite, "une violence ordinaire pour beaucoup d'entre nous".
La police de Kenosha a appelé de son côté à ne pas tirer de conclusions hâtives "jusqu'à ce que l'ensemble des faits soient connus".
La colère a également gagné d'autres villes américaines. A Minneapolis, où George Floyd a été tué, des manifestants ont brûlé un drapeau américain.
Environ 200 personnes, certaines le poing levé, ont aussi défilé à New York en criant le nom de Jacob Blake.
Le candidat démocrate à l'élection présidentielle Joe Biden a lui exigé "une enquête immédiate, poussée et transparente et que les policiers répondent de leurs actes".
"Le pays se réveille encore une fois plongé dans la douleur et l'indignation qu'un homme noir américain ait à nouveau été victime d'un abus policier", a regretté Joe Biden, accompagnant son message du mot "Assez" sur fond noir.