Donald Trump est remonté sur l'estrade comme sur un ring, lors de son retour en campagne électorale en Floride. Sans la moindre modestie, il s'est vanté de sa toute puissance, incitant indirectement ses partisans à ne pas porter de masque pour se protéger du Covid-19.
Donald Trump, touché mais pas coulé par la pandémie de Covid-19, était en manque de meeting électoral depuis une dizaine de jours... Et cela s'est vraiment senti lors de son déplacement en Floride : il a retrouvé sa forme olympique et son style direct et provocateur. Tous ses adversaires démocrates en ont pris pour leur grade, Hillary Clinton qu'il avait affronté lors de la présidentielle de 2016, qu'il appelle violemment "la crapule", et forcément son rival cette année, Joe Biden qu'il continue d'affubler avec mépris du surnom de "Joe l'endormi".
"Superman" à l'attaque
"Je l'ai eu" (Biden, pas le coronavirus), a clamé sur scène le président des Etats-Unis face à une foule de ses partisans, dont très peu portaient de masques comme par hasard, suivant l'exemple incivique de leur champion revigoré qui se vante désormais de sa toute puissance :
Le médecin personnel de Donald Trump, le docteur Sean Conley, assure que son patient a été testé négatif au coronavirus "plusieurs jours de suite" mais sans préciser à quelle date remonte le dernier test. Quant à l'immunité clamée haut et fort par le locataire de la Maison Blanche, l'équipe médicale qui l'entoure se garde bien d'en faire une chose établie car les meilleurs virologues du pays émettent de sérieux doutes.
Et les 15 000 morts en Floride ?
Plus de 214 000 Américains sont morts à ce jour des suites de la maladie de Covid-19. Joe Biden, dont l'équipe de campagne publie chaque fois les résultats de son test quotidien, pour lors négatifs, dénonce une "conduite personnelle irresponsable" du président depuis qu'il a été atteint par le coronavirus.
Il l'accuse de n'avoir apporté en Floride qu'une "rhétorique de division et de peur", et de n'avoir absolument rien géré depuis l'arrivée du Covid-19 aux Etats-Unis :
L'ancien vice-président démocrate pendant les deux mandats de Barack Obama a en moyenne 10 points d'avance sur le président républicain sortant dans tous les derniers sondages. Et, encore plus décisif, il a jusque-là l'avantage dans les Etats-clés qui pèseront le 3 novembre prochain. Quoi qu'il en soit, cette présidentielle suscite de l'engouement : plus de dix millions d'électeurs ont déjà voté par correspondance ou de manière anticipée.