Une transition à risque en Afghanistan : le retrait des troupes américaines engendre la peur

Base militaire du district d'Achin dans la province afghane de Nangarhar, juillet 2020
Base militaire du district d'Achin dans la province afghane de Nangarhar, juillet 2020 Tous droits réservés NOORULLAH SHIRZADA/AFP or licensors
Par euronews avec AFP
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Exemple à Achin où les violences des talibans et/ou militants de Daech augmentent, au grand désespoir de la population locale et des troupes afghanes qui déplorent ne pas avoir les mêmes moyens que les troupes américaines.

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Les troupes américaines avait apporté la sécurité et la tranquillité aux habitants de la région d'Achin dans l'est de l'Afghanistan.

Leur départ, cet été, a créé un vide et une angoisse d'un retour aux exactions des insurgés talibans et de Daech, et ce, malgré les pourparlers de paix entamés entre le gouvernement afghan et des représentants des talibans.

"Les gens espèrent tant que la paix perdure, mais récemment des groupes de talibans ont commis des violences, beaucoup pense que s'ils font ça, c'est qu'ils veulent plus de bénéfices du processus de paix, mais d'autres sont inquiets et pensent que le gouvernement actuel se dirige vers un échec et que les talibans et le groupe Etat islamique reviendront", explique Saqib Shinwari, habitant de la région.

"Il y avait un certain retour à la normalité quand les forces américaines étaient ici, il n'y avait pas de rebelles talibans, mais des mois après le départ des Américains, les talibans sont revenus dans la région d'Achin et ont commencé leurs attaques", témoigne Raees Khan, un autre habitant.

La présence américaine avait permis le retour des fermiers dans leurs champs, stimulé le commerce, apporté la stabilité nécessaire pour développer des industries comme celle du talc. Mais depuis le départ des troupes, les fermiers ont peur, les mines de talc ferment.

A Achin, les troupes américaines ont laissé leur base aux troupes afghanes : 60 hommes sont en poste ici, mais ils n'ont pas les mêmes moyens, comme explique le Lieutenant Hashmatullah, commandant de la base : 

"Comme les forces américaines avaient des équipements modernes, des drones, ils contrôlaient l'espace aérien, malheureusement on n'en a pas. Depuis qu'elles sont parties, les activités des rebelles ont augmenté de 10%, parfois les talibans attaquent les forces locales ici."

Après les talibans, dès 2015, les djihadistes d'Etat islamique avaient terrorisé la province de Nangharar, allant jusqu'à décapiter des habitants, ou à les forcer à s'asseoir sur des bombes avant de les faire exploser. Ils avaient aussi détruit des cliniques et forcé des écoles à fermer.

C'est en novembre 2019 que les troupes américaines avaient commencé à évacuer la base d'Achin et celle de Haska Mina lorsque Kaboul a déclaré sa victoire contre Daech dans la province, avant même l'accord de Doha en février, accord conclu entre Donald Trump, le gouvernement afghan et une représentation de Talibans.

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