Alors que le coronavirus repasse à l'attaque, la Suède continue de surprendre en Europe. Bien que frappée par un taux de mortalité très élevé lors de la première vague, elle poursuit sa tactique, sans masque et même avec encore moins de restrictions.
Les Suédois n'ont pas peur !... en tout cas en apparence. Peu importe le danger que représente la deuxième vague de coronavirus, qui déstabilise le reste de l'Europe, les autorités nordiques assument parfaitement la stratégie très particulière qu'elles suivent depuis que la pandémie a débarqué sur leurs côtes. Et même, à la surprise générale des autres pays, elles assouplissent les quelques restrictions mises en place, y compris pour les personnes âgées, les plus à risque.
Une stratégie mise à mal par un taux de mortalité très élevé
Pourtant, la Suède avait déchanté au cours de la première vague en se retrouvant avec l'un des taux de mortalité les plus élevés sur le continent européen. Et comme ailleurs, la contamination repart : le nombre de cas par jour ne cesse d'augmenter depuis la mi-septembre, 1 614 nouvelles infections ont été relevées hier ; c'est le bilan le plus important depuis le mois de juin.
Cela ne fait rien, les habitants poursuivent leur train-train quotidien, ils ne portent toujours aucun masque dans les rues comme à l'intérieur des lieux publics et commerces. Il faut dire que les scientifiques suédois s'accordent à penser que le masque est peu efficace et aucune recommandation n'est donnée à ce sujet. Quant aux bars et restaurants, c'est simple, ils n'ont jamais fermé. A Stockholm, la capitale, comme dans toutes les autres villes, les établissements sont régulièrement bondés, tout comme les bus et les tramways.
Les personnes de plus de 70 ans libres... à leur risque
Hier, le gouvernement a subitement redonné leur liberté aux personnes de plus de 70 ans, en prenant forcément un grand risque. Alors qu'il leur était demandé de rester chez elles depuis le début de la montée en puissance de la maladie de Covid-19 en début d'année, voilà qu'elles peuvent sortir comme elles le veulent.
Encore plus étonnant, l'interdiction de rendre visite aux résidents des maisons de retraite, notamment des Ehpad, qui avait été maintenue pour les protéger, a été levée au moment même où la pandémie repasse à l'attaque. Enfin, l'exécutif a monté d'un cran le nombre de personnes qui peuvent assister à des événements culturels et des rencontres sportives, 300 soit plus qu'avant.
Le confinement n'est "pas à suivre", selon l'Agence de santé
Johan Carlson, le directeur de l'Agence suédoise de santé publique, n'a qu'un seul argument :
Ce dernier, et ses confrères, affirment carrément que les confinements, couvre-feux et autres restrictions "ne sont pas une voie à suivre".
Il n'empêche, la rentrée des étudiants au début de l'automne a clairement accéléré la deuxième vague de contaminations. Cette semaine, les autorités ont été obligées de prendre des mesures plus fermes pour tenter d'éteindre, ou tout du moins de réduire, le gros foyer épidémique qui est en train de s'étendre dans la ville universitaire d'Uppsala, située à environ 70 kilomètres de Stockholm.