"Laissez-nous travailler" : les chefs cuisiniers et les commerçants interpellent le gouvernement

Au pays de la gastronomie, pas facile de renoncer à ses fourneaux. A Lyon en France, des chefs cuisiniers sont descendus dans la rue lundi pour crier leur colère. Leurs établissements sont à nouveau fermés, reconfinement oblige et c'est toute une profession qui se meurt.
"Si on avait au moins le droit d'ouvrir du lundi au vendredi midi pendant que l'économie tourne et nous confiner le soir et lesweekend, on comprendrait mieux. Mais là on n'a droit à rien du tout et ça devient vraiment très compliqué. Je pense que les conséquences vont vraiment être très très graves et je pense qu'il y a énormément de restaurants qui ne pourront pas s'en sortir, de cafés, d'hôteliers dans l'ensemble de nos métiers" explique Christophe Marguin, restaurateur, président des Toques blanches lyonnaises.
A l'appel de l'UMIH (Union des métiers de l'industrie hôtelière), de la FNH (fédération nationale de l'habillement) ou encore des Toques blanches, une association de restaurateurs lyonnais, les manifestants se sont allongés au sol pour illustrer leur agonie.
Ils ne sont pas les seuls à dénoncer cette mort lente : une centaine de commerçants et d'indépendants fustigent les mesures du gouvernement. A quelques semaines des fêtes de Noël, ils réclament la réouverture de leurs magasins sous peine de ne plus jamais pouvoir se relever.
Le cortège s'est élancé pour un demi-tour du bâtiment de la préfecture de région, avec à sa tête un cercueil, symbole de la mort de leurs métiers. Parmi les slogans, "tout le monde déteste les fermetures" ou "nous refusons de voir anéanti le travail de toute une vie".
"Je suis là pour demander l'égalité entre les grandes chaînes et les petits commerçants souligne Valérie-Adeline Parot, propriétaire d'un magasin de chaussures. Pourquoi ils ont le droit d'ouvrir et nous, on n'a le droit de que de fermer et de se taire surtout ? Moi je demande qu'il y ait quinze jours, quinze jours, c'est facile à mettre en place. Après on a des aides, on voudrait des aides et on n'a rien. On est des indépendants, donc un indépendant se salarie que s'il y a du chiffre d'affaires, sans chiffres d'affaires, pas de salaire."
Si le Premier ministre Jean Castex a laissé entrevoir une réouverture en cas d'amélioration de la situation sanitaire ces prochaines semaines, Fanny Hemmerlin, gérante d'un magasin de jouets en bois à Lyon, alerte sur "l'urgence de sauver Noël".
"Tout le monde ne peut pas être ouvert en click & collect, et même pour ceux qui le font, ça reste dérisoire par rapport au chiffre d'affaires que l'on devrait normalement faire à quelques semaines des fêtes", ajoute-t-elle.
Coiffeurs, galeristes, hôteliers, restaurateurs : ils espèrent que leur message sera entendu.