City de Londres : l'étau se resserre à moins de deux mois du Brexit définitif

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Par Euronews
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La place financière ne sera plus régie par les règles européennes et le plus grand flou entoure celles qui leur succèderont. Les conséquences économiques se font sentir.

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La City de Londres : un mastodonte mondial sur le marché boursier, celui de l'assurance et bien d'autres indissociables de l'économie actuelle. Mais avec le Brexit, un immense doute plane sur l'avenir de ce qui a longtemps été le cœur de la finance européenne et qui ne sera plus lié aux règles de l'UE.

« Beaucoup d'entreprises et de pays européens se sont appuyés sur l'expertise de la City de Londres pour les services financiers, explique Barbara Casu Lukac, directrice du Centre for Banking Research. On ne bâtit pas le genre d'infrastructures et d'écosystèmes qui se trouve à Londres du jour au lendemain. Cela prendra des années. Les centres financiers européens sont plus restreints : Francfort, Dublin et Paris ne sont pas vraiment concurrentiels. Les véritables concurrents sont News York, Hong Kong et Singapour. Et l'activité financière est en train de quitter l'Europe, c'est une situation perdant-perdant à la fois pour l'Europe et pour le Royaume-Uni. »

Les services financiers et tout le reste…

Or Londres n'est pas seulement prisée pour ses services financiers, rappelle l'ancien président des réunions préparatoires de l'Eurogroupe Thomas Wieser :

« Si vous achetez une entreprise quelque part en Europe et que vous avez besoin d'avocats, de banquiers, de comptables et de conseillers, vous allez naturellement chercher ces services à Londres, assure-t-il. Où que vous soyez sur le continent, lorsqu'il s'agit de bien vous entourer pour rédiger un contrat important, les personnes dont vous avez besoin sont à Londres. »

Déjà des conséquences économiques

Pour autant, beaucoup d'acteurs commerciaux ont décidé de prendre les devants : 1300 milliards d'euros ont ainsi été redirigés vers le continent, selon les estimations, ainsi que 7500 emplois.

Avant le Brexit, l'industrie financière de Londres jouait selon les règles européennes. À l'avenir, le Royaume-Uni entend adopter ses propres règles et l'UE ne peut pas l'en empêcher, mais elle peut empêcher ses entreprises d'avoir recours à des services qui ne correspondent pas aux normes européennes.

« C'est une affaire de contrôle, de législation et surtout de souveraineté tout autant pour l'Union européenne que pour le Royaume-Uni », confirme Thomas Wieser.

Une affaire qui risque d'avoir de lourdes conséquences économiques.

« Les grandes entreprises peuvent avoir accès à la finance dans le monde entier, mais les petites entreprises auront certainement encore plus de difficultés à accéder aux liquidités, conclut Barbara Casu Lukac. Or si elles n'ont pas accès aux financements, elles n'investiront pas, et si elles n'investissent pas, elles réduiront leur taille, rendant une partie du personnel superflu. »

À moins de deux mois du retrait définitif de l'UE, faute d'avancée avec Bruxelles, Londres annonce réfléchir seul à la suite. Un quitte ou double à l'issue bien incertaine.

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