Dans une situation internationale "plus périlleuse" et "intensément compétitive" que jamais depuis la guerre froide, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi un investissement dans la défense d'un montant sans égal depuis 30 ans.
Dans une situation internationale "plus périlleuse" et "intensément compétitive" que jamais depuis la guerre froide, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi un investissement dans la défense d'un montant sans égal depuis 30 ans.
Ces dépenses représentent une augmentation d'environ 10% des dépenses consacrées à la défense par rapport au budget actuel.
Ces annonces interviennent à un moment décisif pour le Royaume-Uni, l'issue des négociations avec l'Union européenne pour tenter de conclure un accord de libre-échange devant être connue dans les jours qui viennent, le tout en pleine pandémie liée au nouveau coronavirus.
Le Royaume-Uni investira ainsi 190 milliards de livres dans la défense dans les quatre années qui viennent, (212 milliards d'euros), soit 2,2% de son PIB, "plus que tout autre pays européen" et "plus que tout autre allié au sein de l'Otan, hormis les États-Unis", a affirmé le chef du gouvernement conservateur devant les députés.
"La situation internationale est plus périlleuse et intensément compétitive que jamais depuis la guerre froide", a-t-il ajouté, soulignant l'occasion pour le pays de mettre fin à une "ère de repli" en la matière.
Lancement d'une fusée depuis l’Écosse
Drones, cybersécurité, nouveau centre consacré à l'intelligence artificielle, le chef du gouvernement a égrené les technologies de pointe sur lesquelles travaille le Royaume-Uni et souligné que les projets concernant la marine britannique permettront de "rétablir la position du Royaume-Uni en tant que première puissance navale en Europe".
Il a également confirmé la création d'un nouveau commandement spatial pour envoyer dans l'espace des "satellites britanniques" et "notre première fusée, d’Écosse, en 2022".
L'ensemble de ces projets permettra de créer jusqu'à 10 000 emplois par an, selon Boris Johnson.
L'annonce de ce plan a été lue par certains observateurs comme un message au futur gouvernement du président américain élu Joe Biden.
"Quel pays européen a à la fois le potentiel pour projeter puissance militaire et soutien historique au leadership américain ?", a souligné Paul Goodman, un ancien député conservateur, sur le blog politique ConservativeHome. "La France a le premier mais pas le second, l'Allemagne a le second mais pas le premier. Seul le Royaume-Uni coche les deux cases", a-t-il écrit.
Le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, a quant à lui approuvé cette augmentation des dépenses, mais a dénoncé l'absence de "stratégie" et de "clarté", notamment sur leur financement.