Brexit : l'inquiétude des deux côtés de la Manche

La pêche reste au coeur des négociations entre Londres et Bruxelles pour trouver un accord commercial post-Brexit. En France, les professionnels du secteur redoutent d'être sacrifiés sur l'autel des discussions. Le Premier ministre Jean Castex s'est rendu à Boulogne sur Mer pour écouter leurs doléances et promet un plan d'accompagnement.
"Il faut un accord", lance Olivier Leprêtre, Président du Comité Régional des Pêches Maritimes, faute de quoi les pêcheurs seront contraints à la "surexploitation".
La surexploitation reste la perspective tant redoutée par les pêcheurs français, si l'accès aux eaux britanniques, devient impossible.
Les normes européennes cesseront de s'appliquer au Royaume-Uni dès le 1er janvier prochain, avec ou sans accord. Dans le sud de l'Angleterre, c'est la gestion du trafic routier qui inquiète, alors que de vastes aires de transit sont déjà en construction.
"Si vous savez à quoi vous attendre avec le Brexit, alors vous êtes bien mieux informés que nous", affirme une habitante, Sharon Swandale. "Le problème, pour nous, c'est qu'on ne sait pas à quoi ça rime, on ne sait pas ce qui va se passer. On ne sait pas combien de camions seront à l'arrêté ici, ni combien devront attendre".
Face à l'incertitude, les Britanniques constituent des stocks : près de 9.000 camions traversent chaque jour la Manche, contre 6.000 d'habitude. Mais certains, comme le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney, croient encore à un accord "dans les prochains jours " entre Londres et Bruxelles.