L’UE doit fixer des nouveaux quotas de pêche aux pays membres qui n’ont plus le même accès aux eaux britanniques.
L'avenir des 400 professionnels de la flotte belge de pêche est suspendu aux choix politiques de l'Union européenne. L'accord du Brexit prévoit une diminution de 25% des captures dans les eaux britanniques, les Etats membres doivent donc définir de nouveaux quotas.
Mais à l'incertude politique s'ajoutent des problèmes logistiques. "D'habitude nous débarquions nos prises dans les ports britanniques. Les poissons étaient ensuite transportés en camion pour être vendus en Belgique. Mais pour des raisons de bureaucratie cela n'est plus possible aujourd'hui", explique Emiel Brouckaert directeur de l’organisation Recognized Producers Organization of Belgian Shipowners for Sea Fisheries.
Les professionnels britanniques se plaignent aussi de prises perdues et gâchées car ils ne peuvent pas fournir à temps certains marchés européens. "Les petits acheteurs se regroupent en organisation car il y a beaucoup de documents administratifs à remplir", précise Barrie Deas, directeur du British National Federation of Fisherman Organisations. Il déplore aussi le contenu de l’accord sur les prises autorisées. "Nous avons moins de quotas en 2021 qu'en 2020", précise-t-il.
11 Etats membres sont particulièrement affectés par ces restrictions dans les eaux britanniques. Les pêcheurs belges dépendent fortement de cet accès puisqu'ils réalisent 43% de leurs prises à proximité du Royaume-Uni. Mais la problématique est identique pour l'Irlande, le Danemark et les Pays-Bas. Des licences provisoires pour accéder aux eaux britanniques sont donc en place pour le 1er trimestre de cette année.
Les 27 ministres en charge de la Pêche ont entamé lundi leurs discussions pour établir les quotas exacts pour 2021. Cette négociation pourrait se prolonger sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. "L'enjeu sera de trouver l'équilibre entre la préservation des stocks et la bonne santé du secteur", résume Ricardo Serrão Santos, ministre portugais en charge des Affaires maritimes, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE. Le budget européen prévoit 5 milliards d'euros pour aider les 180 000 pêcheurs européens à s'adapter à cette nouvelle situation, une adaptation qui peut passer par une réorientation