Faut-il rapatrier de Syrie, les enfants de djihadistes ? Oui, disent 2 parlementaires français

Archives : enfants orphelins dans le camp de prisonniers d'Al-Hol (nord-est de la Syrie), le 25/01/2020.
Archives : enfants orphelins dans le camp de prisonniers d'Al-Hol (nord-est de la Syrie), le 25/01/2020. Tous droits réservés DELIL SOULEIMAN/AFP or licensors
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Par Olivier Peguy avec AFP, AP
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Quel sort pour les enfants de djihadistes français ? Deux parlementaires français plaident pour des rapatriements de Syrie.

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Que faire des enfants prisonniers en Syrie ?

Le sujet revient régulièrement dans le débat public.

Cette fois, ce sont deux parlementaires français qui interpellent les autorités. L'un est sénateur communiste, Pierre Laurent, l'autre député centriste Pierre Morel-À-L’Huissier. Ensemble, ils viennent d'adresser une lettre au gouvernement et à leurs collègues parlementaires.

Ils évoquent le sort des enfants français capturées avec leurs mères par les forces kurdes en Syrie.

Ils se trouvent essentiellement dans deux camps, Al-Hol et Roj, dans le nord-est syrien.

Une équipe de la France Télévision est récemment allée dans un de ces camps.

Sur place, quelques cours sont organisés pour les adolescentes. De la couture, de la coiffure. Pour tenter de sortir de l'endoctrinement du groupe Etat islamique.

Mais cela n'empêche pas le désarroi exprimé par certaines mères.

« C'est interminable, dit l'une d'elles. Cela fait trois ans et demi que je suis ici, j'ai l'impression que je vais rester toute ma vie ici. C'est moi qui ait décidé de venir ici, eux, ils n'ont rien fait. Ça ne sert à rien qu'ils paient aussi. »

« Il y a beaucoup de femmes qui veulent rentrer, confie une autre mère. On pense à nos enfants. C'est dur ! »

Vu de Paris et de Genève

Mais en France, l'opinion est peu encline à voir revenir les veuves de djihadistes, et même leurs enfants.

Un sondage publié début 2019 indiquait que les deux tiers des Français souhaitaient que les enfants de djihadistes restent en Irak et en Syrie.

Il y a quelques jours, c'est l'ONU qui s'est invitée dans ce débat.

Dans un communiqué, les experts onusiens des droits de l'homme de Genève ont fait part de leurs inquiétudes face à la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les camps du nord-est de la Syrie. Et d'appeler les dirigeants de 57 Etats, dont la France, à prendre les mesures nécessaires pour protéger les personnes en situation de vulnérabilité, notamment les femmes et les enfants.

Paris procède à des rapatriements d'enfants, mais au compte goutte. Et cela ne concerne généralement que les mineurs orphelins. 

Depuis la chute de Daech en mars 2019, 35 enfants français ont été rapatriés.

Il en reste encore près de 200 en Syrie.

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