Pas de gouvernement à la tête du Liban : la faute à qui ?

Manifestation à Beyrouth, 16 mars 2021
Manifestation à Beyrouth, 16 mars 2021 Tous droits réservés Hussein Malla/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par euronews
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Au Liban, le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri se renvoient la responsabilité de l'absence de formation d'un gouvernement, alors que le pays plonge un peu plus dans la pauvreté.

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Le président du Liban Michel Aoun a exhorté le Premier ministre désigné Saad Hariri à former "rapidement" un gouvernement, faute de quoi il devrait céder la place.

Alors que le pays est en plein effondrement économique, Saad Hariri a été chargé en octobre dernier de former un gouvernement, mais ce processus a été retardé par les marchandages interminables entre les principaux partis au pouvoir.

Saad Hariri a réagi peu après le discours télévisé de Michel Aoun en faisant porter la responsabilité du blocage dans la formation du gouvernement au président libanais.

Dans un communiqué, il s'est d'abord déclaré surpris d'avoir reçu une invitation via un discours télévisé.

Il a affirmé être prêt à rendre visite à M. Aoun "pour la 17e fois pour se mettre d'accord sur la composition d'un gouvernement non-partisan de technocrates qui est entre ses mains depuis plusieurs semaines".

Il a aussi déclaré "Si le président se trouve incapable de signer le décret formant ce gouvernement capable de mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour arrêter l'effondrement dont souffre le pays (...) alors il devra ouvrir la voie à une élection présidentielle anticipée".

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Extrait du communiqué de Saad Haririeuronews

Ce renvoi de balles à la tête du Liban est-elle la conséquence de nouvelles pressions diplomatiques ou d'une énième manifestation à Beyrouth ? Peut-être les deux...

Ce mercredi, une source diplomatique française avait indiqué qu'Européens et Américains devaient accroître les "pressions" sur la classe politique libanaise pour obtenir la formation d'un nouveau gouvernement et que cela pourrait passer in fine par des "sanctions". Paris notamment conditionne tout déblocage d'aides financières à la formation d'un gouvernement non-partisan de technocrates capable de mener des réformes.

Le Liban, qui subit de plein fouet une crise économique aiguë depuis l'automne 2019, a connu mercredi un énième renchérissement du prix des carburants, après plusieurs semaines de hausses consécutives, sur fond de progression des cours du pétrole et de dépréciation monétaire.

A Beyrouth, des manifestants avaient alors crié leur colère contre une nouvelle chute du prix de la livre libanaise qui a perdu 90 % de sa valeur. Une poignée de manifestants avait tenté d'investir le ministère de l'Economie, dénonçant l'hyperinflation et l'érosion du pouvoir d'achat.

Selon l'ONU, 55% des quatre millions de Libanais vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, avec moins de 3,84 dollars par jour.

Sources additionnelles • AP, AFP

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