Scandale du Mediator : 4 ans de prison avec sursis à l'encontre de l'ex-numéro 2 de Servier

Le siège des laboratoires Servier à Suresnes - département des Hauts-de-Seine -, pris en photo le 3 septembre 2019
Le siège des laboratoires Servier à Suresnes - département des Hauts-de-Seine -, pris en photo le 3 septembre 2019 Tous droits réservés Michel Euler/AP
Par Euronews
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Les laboratoires Servier vont quant à eux devoir payer 2,7 millions d'euros d'amende pour "tromperie aggravée" et "homicides et blessures involontaires".

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Le verdict est tombé au tribunal correctionnel de Paris dans le procès lié au scandale du médicament Mediator : l'ex-numéro 2 des laboratoires Servier, Jean-Philippe Seta, est condamné à 4 ans de prison avec sursis, et le géant pharmaceutique va devoir payer 2,7 millions d'euros d'amende pour "tromperie aggravée" et "homicides et blessures involontaires". Le Mediator, dont les dangereux effets secondaires ont longtemps été cachés, a provoqué des centaines de décès pendant plus d'une trentaine d'années en France.

L'Agence nationale de sécurité du médicament, accusée justement d'avoir si longtemps tardé à suspendre la commercialisation du médicament controversé, a été condamnée pour sa part à 303 000 euros d'amende, soit 100 000 euros de plus que la réquisition du parquet.

"Délinquance en col blanc"

Celle par qui le scandale a été mis au jour, la pneumologue française Irène Frachon a réagi à la sortie du tribunal : "Je ressens le soulagement, de voir reconnu ce que je dis depuis 14 ans, c'est-à-dire que le Mediator était une amphétamine dangereuse et que Servier le savait, ce qui a été constamment nié jusqu'à aujourd'hui par le laboratoire Servier, et qu'il est reconnu coupable de cette délinquance gravissime soulignée par le tribunal. Ce que je ressens aussi, et c'était un peu annoncé, c'est une frustration face, quand même, à la modicité des peines qui ont été prononcées et qui montrent qu'il y a une difficulté dans le droit pénal, je pense, à punir les délits de ce type-là et qui relèvent de la délinquance en col blanc."

Mis sur le marché en 1976 pour le traitement du diabète, le Médiator a été largement prescrit comme coupe-faim malgré les alertes répétées sur sa dangerosité. Dès les années 90 les premières alertes faisaient part de la toxicité du médicament. Le Médiator à l'origine de grave lésions des valves cardiaques et d'hypertension artérielle pulmonaire a été retiré de la vente en novembre 2009.

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