L’UE cherche sa place géostratégique dans l’Arctique

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Par Grégoire Lory
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Les 27 veulent réactualiser leur positionnement dans le grand nord devenu l’espace d’un nouvel affrontement commercial, écologique et sécuritaire.

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Ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique. C'est la formule consacrée lorsqu'il s'agit d'évoquer les enjeux autour du pôle nord et c'est pourquoi l'Union européenne veut s'impliquer plus encore dans la région.

L'UE a bâti sa politique autour de trois piliers :

  • la protection du climat
  • le développement durable
  • la coopération

Mais une nouvelle dimension s'impose : la sécurité. Moscou a renforcé récemment sa présence militaire dans la région. Pour l'eurodéputé David McAllister (PPE) il faut intégrer cet enjeu et envisager une plus proche coopération avec l’Otan dans cette zone du globe.

"Une chose est extrêmement importante, en particulier en ces temps de rivalités géopolitiques, essayons de maintenir l’Arctique comme un espace où les principales puissances peuvent coopérer", insiste le président de la commission Affaires étrangères.

Nouvel Eldorado commercial

Les hydrocarbures, les terres rares mais aussi les nouvelles routes maritimes rendus accessibles à cause du changement climatique attirent toutes les convoitises. La Chine s'est imposée dans cette bataille à coup de millions d'euros d'investissement. Elle dispose par exemple de la plus grande ambassade présente en Islande.

Mais cette méthode pourrait poser problème aux 27. L’UE "doit éviter d’être associée à la Chine qui est perçue comme une entité non-Arctique très agressive. La façon dont la Chine a forcé la voie dans la région complique les choses pour l’Union", explique Jon Rahbek-Clemmensen, professeur au Collège royal naval danois de défense.

Le Parlement européen a organisé mardi une audition publique sur la question. L’Union peut s'appuyer sur trois pays membres directement concernés : la Finlande, la Suède et le Danemark. Mais pour se faire une place face aux Etats-Unis et à la Russie il lui faudra cibler au mieux son action.

"Lorsqu’il est question de politique douce comme les questions environnementales ou le développement économique, je pense qu’il y a de la place pour l’Union européenne de jouer un rôle constructif ", estime Jon Rahbek-Clemmensen. En revanche si les 27 cherchent à "obtenir un statut identique à celui des Etats-Unis ou de la Russie, elle va au-devant d’obstacles importants", ajoute-t-il.

L'UE lance donc les discussions pour élaborer sa nouvelle stratégie Arctique afin de répondre aux nouveaux défis de la région.

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