Euronews privée d'antenne au Bélarus après le non-renouvellement de sa licence

Alexandre Loukachenko, le président du Bélarus, le 29 mars 2021 à Minsk
Alexandre Loukachenko, le président du Bélarus, le 29 mars 2021 à Minsk Tous droits réservés Sergei Sheleg/BelTA Pool Photo via AP
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Par Euronews avec AFP
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Notre chaîne européenne, diffusée jusqu'à présent au Bélarus en langue russe, va être remplacée par "une programmation sur la Seconde Guerre mondiale produite par la Russie", a indiqué le ministère bélarusse de l'Information.

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Le Bélarus a cessé de diffuser la version russe de notre chaîne depuis le 12 avril dernier.

Le ministère de l'Information du pays a déclaré dans un communiqué que l'autorisation de diffusion de de notre antenne avait expiré. Elle n'a pas été renouvelée en raison de publicités diffusées en anglais, au lieu d'être traduites en russe ou bélarusse, a précisé un porte-parole du ministère à l'agence Ria Novosti.

Le communiqué ajoute que notre chaîne Euronews sera remplacée par des programmes sur la Seconde Guerre mondiale produits par la Russie.

"Nous regrettons vivement la décision prise de suspendre la diffusion d’Euronews au Bélarus (...) Nous n’avons pas été notifiés de cette décision, ni de ses motivations, et avons appris la nouvelle par voie de presse", a réagi l'un de nos porte-paroles.

Notre chaîne se dit "fière d'être reconnue à travers le monde comme un média indépendant traitant l'information de manière scrupuleusement factuelle et impartiale en langue russe comme pour toutes ses éditions linguistiques".

"Euronews, attachée à la liberté de la presse, mettra tout en œuvre pour que ses audiences au Bélarus puissent de nouveau avoir accès, à la télévision, au journalisme impartial et de qualité qui la caractérise. En attendant, ces audiences pourront continuer à nous suivre sur nos plateformes digitales", a ajouté notre porte-parole.

La principale figure de l'opposition bélarusse, Sviatlana Tsikhanouskaya, qui a été contrainte de quitter le pays pour la Lituanie voisine après les élections d'août dernier, a qualifié cette décision de "_nouvelle attaque contre les médias indépendants et de violation de la liberté de la press_e".

"Au Bélarus, les journalistes sont persécutés, les médias sont bloqués et réprimés. Le régime de Loukachenko tente d'interdire la vérité. Nous devons soutenir les médias", a-t-elle ajouté.

Le Bélarus est confronté à une crise politique et à de très larges manifestations depuis les élections d'août dernier, entachées d'allégations de fraude généralisée.

Alexandre Loukachenko a été élu pour son sixième mandat de président, tandis que Sviatlana Tsikhanouskaya, principale opposante au scrutin, a été contrainte de quitter le pays sous la pression des autorités.

Les plus grandes manifestations post-électorales ont attiré jusqu'à 200 000 personnes. Plus de 30 000 personnes ont été arrêtées depuis le début de la protestation, et des milliers d'entre elles ont été battues, selon les groupes de défense des droits de l'Homme.

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