Même à son grand âge, le chef indien Raoni bondit dès qu'il faut protéger "sa" forêt amazonienne. Avant la tenue d'un grand sommet virtuel sur le climat organisé par Joe Biden, il adresse un message au président américain. Il lui propose une entraide pour contrer "les mensonges" de Jair Bolsonaro.
A 90 ans, et même fatigué par deux hospitalisations l'année dernière, Raoni ne laisse rien passer quand la vie du berceau originel de son peuple, la forêt d'Amazonie, est en jeu. Se méfiant du président brésilien Jair Bolsonaro comme de la pandémie de Covid-19, le chef indien l'a court-circuité dans sa tentative d'amadouer le locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden.
Attention à ne pas vous laisser endormir par le chef d'Etat du Brésil, le prévient en quelque sorte Raoni Metuktire, car "il dit beaucoup de mensonges". Le défenseur infatigable du bassin amazonien et des peuples autochtones qui tentent d'y survivre a choisi de parler directement au président des Etats-Unis à travers un enregistrement vidéo. Dès le début de son message qui dure environ quatre minutes, il dit sans détours tout le mal qu'il pense de Bolsonaro :
La vidéo, diffusée sur le compte Twitter de l'Institut Raoni, tourne déjà sur les réseaux sociaux. Le cacique s'exprime dans la langue natale des indiens Kayapos, et ses propos sont retranscrits en portugais et en anglais :
"Aidez-moi et je vous aiderai aussi"
Le chef indigène d'Amazonie fait preuve de franchise et dit toute sa détermination à Joe Biden :
Raoni propose au président américain une sorte de pacte afin que les deux hommes s'entraident "pour trouver une voie, une solution pour préserver l'environnement" :
Une perte de mémoire environnementale
Ce message oral permet au chef indigène d'Amazonie de répondre du tac au tac au président brésilien. Dans une longue lettre de sept pages adressée à Joe Biden - qui organise la semaine prochaine un grand sommet virtuel sur le réchauffement climatique, avec une participation annoncée d'une quarantaine de dirigeants du monde entier -, Jair Bolsonaro demande notamment, sans la moindre gêne, une aide financière de la communauté internationale afin de tenir les engagements de son pays pris en 2015 lors du sommet sur le climat à Paris.
Le président d'extrême-droite du Brésil semble avoir perdu sa mémoire environnementale. Depuis deux ans et trois mois qu'il est au pouvoir, les grands propriétaires terriens, les entreprises d'abattage du bois et les chercheurs d'or ne se sont jamais autant senti pousser des ailes... La déforestation et les incendies n'ont jamais autant détruit l'un des poumons les plus essentiels de notre planète.