Londres s'indigne de la menace de Paris de couper le courant de Jersey, en représailles aux nouvelles conditions imposées aux pêcheurs français, qui manifestent ce jeudi.
Londres s'indigne de la menace de Paris de couper le courant de l'île Jersey, en représailles aux nouvelles conditions imposées aux pêcheurs français, qui manifestent ce jeudi.
Entre le Royaume-Uni et la France, la tension est électrique autour de Jersey. Il faut dire que face aux nouvelles conditions imposées par Londres aux pêcheurs français, la France est allée jusqu'à menacer de couper le courant sur l'île.
On pensait la question de la pêche en partie réglée par l'accord post-Brexit. Les pêcheurs européens peuvent continuer à se rendre dans les eaux britanniques pendant une période de transition puis en 2026, ils devront renoncer à un quart de leurs prises.
Mais les quotas des stocks partagés doivent être renégociés chaque année. Or, Londres et Bruxelles n'ont trouvé qu'un accord temporaire jusqu'en juillet. Après, c'est l'inconnu.
Paris affirme que le Royaume-Uni impose aux pêcheurs français de nouvelles exigences "qui n'ont pas été concertées, discutées ni notifiées" avec Bruxelles, comme le prévoit l'accord.
Les pêcheurs français se plaignent aussi de lenteurs dans la délivrance des nouvelles autorisations par Londres pour pêcher dans les eaux britanniques. A Jersey : 41 d'entre eux ont reçu leur licence sur 344 demandes effectuées.
En représailles, Paris a menacé à demi-mots de couper l'électricité de Jersey, puisque des câbles alimentent l'île depuis la France, comme nous vous en parlions ici.
Des menaces "inacceptables et disproportionnées", répond le gouvernement britannique. "Les menaces envers Jersey sont clairement inacceptables et disproportionnées", a dénoncé un porte-parole du gouvernement britannique, disant "faire confiance à la France pour utiliser les mécanismes" prévus par l'accord post-Brexit "pour résoudre les problèmes".
"Ce n'est pas la première menace des Français envers Jersey ou le Royaume-Uni depuis que nous sommes dans ce nouvel accord", a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'île, Ian Gorst, sur la BBC. "Il serait disproportionné de couper le courant juste parce qu'il faut fournir des détails supplémentaires afin que nous puissions affiner les licences" de pêche, a-t-il estimé.
Londres a annoncé l'envoi "par précaution" de deux navires de patrouille près de Jersey, alors que plusieurs dizaines de bateaux français se rendent ce jeudi à Jersey pour exprimer leur colère.