La justice nord-irlandaise est revenue sur le "massacre de Ballymurphy" en 1971, reconnaissant que les 10 victimes étaient toutes des civils innocents.
La justice nord-irlandaise est revenue sur le "massacre de Ballymurphy" en 1971, reconnaissant que les dix victimes étaient toutes des civils innocents.
Les morts de Ballymurphy étaient tous "innocents". C'est ce que vient de reconnaître ce mardi, un tribunal de Belfast, en Irlande du Nord.
C'était il y a cinquante ans, au plus fort de ce qu'on appelait les "Troubles", ces violences entre catholiques et protestants. Entre le 9 et le 11 août 1971, l'armée britannique a tiré sur des civils dans le quartier dit "Ballymurphy" à Belfast. Un drame qui avait coûté la vie à onze personnes.
Une magistrate a enquêté pendant plusieurs années, pour reconnaître officiellement aujourd'hui que les victimes étaient "innocentes".
D'où le soulagement des familles des victimes.
"Usage injustifié de la force"
Le père de John Teggart, Daniel, fait partie des victimes.
« L'enquêtrice a fait un travail très complet dans le cadre des prérogatives qui sont les siennes, dit aujourd'hui John. Elle a indiqué que l'armée britannique avait fait un usage injustifié de la force. Et nos proches qui ont trouvé la mort ont tous été reconnus innocents. Je dois dire que cela me satisfait. »
Autre réaction, celle d'une des filles de Joan Connolly, une mère de famille abattue lors de ce "massacre de Ballymurphy".
« Innocente. Ma mère était une mère de famille innocente. Elle s'occupait de nous. Elle ne méritait pas d'être abattue. Et elle n'a pas été tuée par une balle perdue. »
Des décennies de "troubles"
L'Irlande du nord a été le théâtre d'affrontements sanglants pendant près de trente ans, entre d'un côté, les catholiques, partisans du rattachement de l'Ulster à la république d'Irlande, et de l'autre, les protestants qui défendaient l'appartenance à la Couronne britannique.
Cette guerre aura fait près de 3500 morts. Elle s'est achevée en 1998 avec l'accord du Vendredi saint.