Le livre du mal absolu, "Mein Kampf", est réédité en France : Hitler écrivait "comme un cochon"

Elle pèse près de 4 kilos, elle est composée d'un millier de pages et il aura fallu une dizaine d'années à un comité d'historiens pour en accoucher : une nouvelle édition de "Mein Kampf", le livre fondateur du nazisme rédigé par Adolf Hitler, est publiée ce mercredi 2 juin en France, 87 ans après la sortie d'une première traduction très controversée.
"Abominablement mal écrit"
L'objectif des éditions Fayard - la version de 1934 avait été proposée par les Nouvelles Editions latines - est cette fois de présenter un ouvrage extrêmement critique, qui retranscrit les idées fanatiques à l'état brut du chancelier allemand du IIIème Reich et décortique son obsession antisémite. Il s'agit également de démystifier le texte en le traduisant tel qu'il était à l'origine, "abominablement mal écrit" comme tient à le préciser le traducteur principal, le renommé** Olivier Mannoni**.
Ce dernier explique pourquoi "Mein Kampf" est un désastre :
Le comité d'historiens a voulu surtout transposer plutôt que traduire la prose hitlérienne. Christian Ingrao, l'un de ses membres, ne cache pas non plus son mépris pour la manière d'écrire d'Adolf Hitler :
Un brûlot publié en 1925/1926
Hitler a écrit "Mon combat" en prison après l'échec du putsch qu'il avait mené à Berlin à la tête du parti nazi NSDAP. Son brûlot a d'abord été publié en Allemagne en deux tomes, sortis en 1925 puis en 1926. En se transformant finalement en terrifiant Führer, parvenu au pouvoir en 1933 à force d'agiter la peur et de semer la violence, "Mein Kampf" deviendra son manifeste de haine pour entamer la destruction de l'Europe et perpétrer le génocide du peuple juif.
Le livre, dont les éditions Fayard publient environ 10 000 exemplaires, s'intitule : "Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf". Il coûte cher, 100 euros. Et comme il n'est absolument pas question d'en faire une exploitation lucrative, la totalité des bénéfices va revenir à la Fondation Auschwitz-Birkenau, qui se consacre à la conservation du camp d'extermination nazi.